La grève des contrôleurs SNCF laisse «150.000 Français» sur le carreau. Ils «ne vont pas pouvoir partir» en vacances car «ils n’ont pas forcément trouvé de solutions», a regretté le patron de SNCF Voyageurs Christophe Fanichet vendredi soir sur BFMTV. Sur ce nombre, beaucoup se sont rabattus vers des moyens de transport alternatifs. La voiture bien sûr, mais aussi le bus ou le covoiturage. «Il y a un doublement de la demande de covoiturage et de bus» consécutif à la grève à la SNCF, a ainsi affirmé le président-fondateur de BlaBlaCar Frédéric Mazzella jeudi sur Franceinfo.
Pour l’offre de bus de BlaBlaCar, la hausse des réservations «est particulièrement importante sur les axes Paris – Rennes, Bordeaux, Lyon, Nantes, et Lille», observait la plateforme française mercredi. Elle a indiqué vendredi qu’elle comptait ajouter «une dizaine de bus supplémentaires» pour «faire face à la demande», notamment de Paris vers Rennes, Toulouse et Marseille. Vendredi, il restait des places en covoiturage, a-t-elle affirmé. «On a eu un pic d’offres, de propositions de covoiturage, (…) des conducteurs qui par élan de solidarité proposent leurs places», a indiqué Nicolas Michaux, porte-parole de BlaBlaCar, vendredi sur Sud Radio.
Autre opérateur de bus dans l’Hexagone, l’entreprise allemande FlixBus fait le même constat. «Au niveau des réservations, on est sur une hausse comprise entre 15 et 20% sur ce week-end par rapport à ce que nous attendions pour cette période», a assuré à Europe 1 son porte-parole, Charles Billiard, affirmant que de nombreux trajets affichaient déjà complets.
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Toutefois, cette hausse de la demande ne va pas sans augmentation des prix. Au grand dam des voyageurs, nombreux à râler sur les réseaux sociaux contre les tarifs proposés en ce week-end de grève. «Par curiosité, j’ai regardé comment avaient évolué les tarifs des BlaBlaCar pour pouvoir rentrer de Paris. C’est entre 40 et 50 € le trajet pour voyager à l’arrière d’une 208 ou d’une C3 sur 500 km…. ouais bah non !», dit par exemple l’une d’elles. Sur FlixBus, les trajets les moins chers qui restent pour un Paris-Lyon par exemple ce week-end sont proposés à 60 euros, contre une vingtaine d’euros en moyenne habituellement. Sur ces tarifs en hausse, FlixBus a expliqué auprès de La Dépêche du Midi que les prix dépendaient de la demande et de la concurrence.
Mode de transport concurrent du train, l’avion profite également de la grève SNCF de ce week-end. Il y a ainsi eu une hausse de 39% des recherches pour l’avion sur le comparateur Liligo, a indiqué son porte-parole Guillaume Rostand sur BFMTV vendredi. Pour les trajets entre Paris et Lyon, certains voyageurs se sont réorientés vers le concurrent de la SNCF sur les rails, la compagnie italienne Trenitalia. Son rival espagnol Renfe, également présent en France, pourrait lui aussi en profiter.