Le patron sortant de M6 Nicolas de Tavernost a assuré vendredi que la chaîne prendrait ses «responsabilités» au sujet de Stéphane Plaza, en fonction du jugement de cet animateur vedette accusé de violences sur deux anciennes compagnes. «On a fait ce qu’il fallait en enquête interne, chez (le groupe de production) Mediawan et à M6. Au plan professionnel, il n’y avait pas de reproche qui puisse justifier sa mise à l’écart, c’est clair et net», a déclaré Nicolas de Tavernost devant l’Association des journalistes médias. «Sur le plan personnel, il y aura un jugement et on prendra nos responsabilités», a ajouté le président du directoire du groupe M6, qui doit passer la main le 23 avril à David Larramendy, actuel dirigeant de M6 Publicité.

Stéphane Plaza, agent immobilier popularisé par ses différentes émissions sur M6, sera jugé par le tribunal correctionnel à la fin de l’été pour des violences physiques et/ou psychologiques. Placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès, il a récusé fermement ces accusations. «On n’est pas policiers, on n’est pas juges, on regarde, on est très attentifs», a ajouté Nicolas de Tavernost.

À lire aussiGérard Depardieu est «un agresseur pour les femmes mais aussi pour son propre pays», selon François Hollande

Les accusations visant cet expert en immobilier avaient débuté en septembre, avec la publication par Mediapart des témoignages de trois anciennes compagnes, qui dénonçaient des «humiliations, menaces, violences verbales et, pour deux d’entre elles, physiques». Le site d’investigation évoquait aussi des «comportements problématiques de la part de l’animateur dans le cadre professionnel». Nicolas de Tavernost a rappelé avoir écarté dans le passé un juré de l’émission «La France a un incroyable talent», le Canadien Gilbert Rozon, ainsi que l’acteur français Ary Abittan, évincé d’une série après avoir été accusé de viols. «Les deux ont été blanchis», notamment Ary Abittan en première instance mardi, a-t-il relevé, confiant que les avoir enlevés de l’antenne n’était pas la chose «dont (il est) le plus fier».

Dans le cas de Stéphane Plaza, «il n’y a aucune plainte pour viol». Et, selon le patron de M6, «quand vous enlevez quelqu’un de l’antenne et si après il est blanchi, c’est horriblement difficile le remettre». Stéphane Plaza est devenu une star du petit écran quand M6 l’a propulsé en 2006 à la tête de l’émission «Recherche appartement ou maison» puis de «Maison à vendre» (2007) et de «Chasseurs d’appart» (2015). Régulièrement désigné animateur préféré des Français, il est l’une des valeurs sûres de M6, réunissant plusieurs millions de téléspectateurs avec ses différents programmes. Mais le laisser à l’antenne ne relève pas de «questions économiques», a assuré Nicolas de Tavernost.