Ce fut la surprise de la journée : le directeur général de Renault, Luca de Meo a dévoilé mercredi une nouvelle voiture électrique, baptisée Twingo Legend, lors de la journée investisseurs consacrée à Ampère, la nouvelle filiale du groupe Renault pour les véhicules électriques.
Ce nouveau modèle sera commercialisé en 2026 à 20 000 euros (hors bonus écologique), avec un loyer de moins de 100 euros par mois. Une première dans la nouvelle gamme de Renault, aujourd’hui axée sur des modèles plus chers. D’ici à 2031, Ampère comprendra outre Legend, la Megane E-tech déjà lancée, des R5, des 4L, le Scenic E-tech et deux autres modèles à venir.
Dans la matinée, Luca de Meo a expliqué sobrement aux journalistes que cette petite voiture serait la nouvelle Twingo électrique – il en existe déjà une sur le marché – « réinventée ». «C’est une réponse à un paradoxe, a-t-il expliqué. On demande des véhicules sophistiqués ; mais il faut aussi qu’ils soient abordables. Cette Twingo réinventée sera connectée, de nouvelle génération. On sait que Twingo dans l’histoire de Renault, c’est quelque chose ». Il existe un marché pour des véhicules à batteries peu chers, alors le groupe s’exécute. Même si le directeur général estime que les véhicules électriques d’entrée de gamme ont une difficile équation économique.
Logiquement la Twingo Legend devrait être produite en Slovénie, à Novo Mesto, où est déjà assemblée la Twingo électrique du Losange. «On n’a pas encore décidé, a précisé le patron du groupe Renault à propos de sa localisation. Il faut négocier avec les autorités locales, les syndicats… Mais cela tomberait bien pour notre usine en Slovénie, vide depuis que Mercedes nous a lâchés avec la Smart que nous produisions là-bas ».
Ampère pourrait-il s’appuyer sur d’autres « ElectriCities » situées ailleurs que dans le Nord de la France, où le groupe a centré sa production dans ses usines de Douai, Maubeuge, Ruitz et Cléon pour les moteurs ? « En 2027, nos sites français seront pleins, répond Luca de Meo. Pourquoi s’empêcher de produire ailleurs en Europe, alors que nous aurons besoin de gratter tous les coûts pour arriver à 20 000 euros ? ».
Les grands constructeurs européens ont tous les projets de voitures électriques à moins de 25 000 euros dans leurs cartons. Citroën commercialise déjà l’ë-C3, produite en Slovaquie, à 23 300 euros – un autre modèle sortira un peu plus tard à 19 900 euros avec une autonomie plus réduite. Volkswagen aussi prépare l’ID2, assemblée en Espagne, au même niveau de prix. Une façon de populariser l’électrique et de faire face à la concurrence chinoise.
Ampère qui pourrait être introduite en Bourse au printemps 2024, ne se contentera pas de concevoir et produire des voitures électriques griffées du Losange. « Elle sera le cœur du nouveau Renault , explique le directeur général du groupe. D’autant que la marque Renault sera 100% électrique en 2030 ». La nouvelle filiale va aussi produire des véhicules pour Alpine, Nissan, Mitsubishi et pourquoi pas d’autres constructeurs. « Nous allons élargir notre activité et vendre nos systèmes développés avec Google et Qualcomm à d’autres », ajoute-t-il. Ampère promet d’atteindre un chiffre d’affaires de plus 10 milliards d’euros en 2025 avec quatre modèles puis 25 milliards d’euros en 2031 avec sept véhicules. À cette date, Ampère vise un million de véhicules vendus, soit la moitié des ventes totales du groupe Renault en 2022.