Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a réaffirmé lundi le «choix résolu de la voiture électrique» pour l’industrie française. «Je le dis à toutes les formations politiques qui disent qu’il faut absolument continuer à développer le thermique: c’est la meilleure façon de prendre un train de retard et de servir les intérêts étrangers», a souligné le ministre en conférence de presse.
Dans le cadre de ce contrat de filière 2024-2027, signé lundi par l’industrie et le gouvernement, la France va accentuer son virage vers la voiture électrique au cours des trois prochaines années, avec un objectif de 800.000 ventes dès 2027. Mais des voix s’élèvent à droite et à l’extrême droite, à l’approche des élections européennes, pour dénoncer un virage électrique trop tendu, entre véhicules encore chers à l’achat et une transition compliquée pour l’industrie.
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Pour Bruno Le Maire, «persister dans le véhicule thermique, comme le proposent certaines formations politiques, c’est être pieds et poings liés» avec «les pays producteurs de pétrole» d’une part et «les grands constructeurs (étrangers, NDLR) qui, eux, sont totalement engagés dans les véhicules électriques et les vendront sur le territoire français». Le ministre a également réaffirmé l’objectif de produire deux millions de véhicules électriques et hybrides en France à horizon 2030, alors que la production n’a atteint que 1,5 million de véhicules, toutes énergies comprises, en 2023.
Il reste dix ans avant l’échéance européenne 2035, quand 100% des voitures neuves devront être électriques, et «ce n’est pas au moment où l’on réussit cette transition que l’on change de pied», a souligné Bruno Le Maire. Il est par contre «indispensable» que «ces choix nationaux deviennent des choix européens» en faveur de la transition énergétique, et «il reste beaucoup à faire», selon le ministre. À ses côtés, le représentant des constructeurs et des équipementiers, Luc Châtel, a appelé la filière automobile à préparer un «pacte européen» entre l’industrie automobile, la Commission et les États, avec des engagements sur les règles de concurrence, l’investissement, ou la formation.
«On a pris le sujet par le mauvais bout, on a choisi le changement par la réglementation et non par l’innovation, ou par le marché», a souligné le président de la Plateforme automobile. Bruno Le Maire a également appelé à la «solidarité» dans la filière, alors qu’il y a «encore trop de brutalité dans la relation entre les donneurs d’ordre», soit les constructeurs et les grands équipementiers, «et les sous-traitants».