À la crise politique, humaine et diplomatique ne devrait pas s’ajouter une crise économique. Interrogé sur Sud Radio ce lundi matin, le ministre de l’Économie et des Finances français est revenu sur les attaques qui ont frappé Israël ce week-end. Se voulant rassurant, Bruno Le Maire a indiqué s’attendre à des conséquences «limitées» du conflit sur l’activité et l’économie.

Si le prix du baril de Brent a bondi, ce lundi matin, dépassant la barre des 87 dollars, contre «84 la semaine dernière», cette hausse reste «limitée», sous la barre des 5%, a relevé le patron de Bercy. En outre, les prix redescendaient progressivement, dans la matinée. «Je pense que les conséquences du conflit devraient être limitées, sur le plan économique», à condition toutefois d’éviter un «embrasement régional», a indiqué Bruno Le Maire, au micro de Sud Radio. Un point de vue partagé par des analystes cités par l’AFP : «Ce qui est déterminant pour les marchés est de savoir si le conflit reste contenu ou s’étend à d’autres régions, en particulier à l’Arabie saoudite», ont estimé Brian Martin et Daniel Hynes, chez ANZ.

Le ministre a par ailleurs défendu la politique du gouvernement en matière énergétique, estimant que se sevrer progressivement du pétrole est aussi une manière de se protéger des soubresauts de la conjoncture. «Accélérer sur le déploiement de l’électrique, les véhicules électriques, l’hydrogène vert, les bornes de recharge, c’est construire notre indépendance pour les décennies qui viennent», a-t-il déclaré.

Cette nouvelle crise risque toutefois de renforcer la volatilité des cours du pétrole, alors que les incertitudes se multiplient. Inflation, ralentissement en Chine, crise immobilière, annonces de l’Opep, baisse de la production chez certains acteurs… Les signaux contradictoires ont poussé la courbe à la hausse comme à la baisse, ces dernières semaines, une situation qui a mis les investisseurs en émoi.

Outre le pétrole, les conséquences attendues devraient rester mineures, si le conflit reste concentré sur l’État hébreu. Israël est, notamment, un partenaire commercial mineur pour l’Hexagone, qui y exportait, en 2022, pour 2,1 milliards d’euros, et importait pour 1,5 milliard d’euros, menant à une balance excédentaire pour la France, selon la direction générale du trésor. Paris y vend principalement des «produits chimiques, parfums et cosmétiques», des «matériels de transport» et des «produits des industries agroalimentaires». Plusieurs entreprises tricolores, dont Alstom, ont pu signer d’importants contrats avec ce partenaire, pour un total de «1,1 milliard d’euros» environ en dix-huit mois, selon le trésor.