Le géant pharmaceutique britannique AstraZeneca a annoncé mardi le rachat du laboratoire Fusion, spécialisé dans les produits radiopharmaceutiques contre le cancer, pour un montant pouvant aller jusqu’à 2,4 milliards de dollars. L’entreprise a «passé un accord définitif pour acquérir Fusion Pharmaceuticals, une société biopharmaceutique qui met au point des radioconjugués de prochaine génération», explique-t-elle dans un communiqué. Le prix de rachat proposé est de 21,00 dollars par action en numéraire, soit le double de la valeur du titre de Fusion lundi à la clôture, avec en plus jusqu’à trois dollars par titre conditionné à la réalisation de certains objectifs.
L’action d’Aztrazeneca perdait 1,05% à 10.182,0 pence à la bourse de Londres vers 10H00 GMT. Les radioconjugués sont une nouvelle forme de traitement contre le cancer à base d’isotopes radioactifs qui visent directement les cellules cancéreuses par l’intermédiaire de molécules comme les anticorps ou les peptides, explique AstraZeneca. Cette approche réduit les dégâts sur les cellules saines comparée aux radiothérapies traditionnelles et permet d’atteindre des cellules malignes difficiles à toucher par les rayons, précise le communiqué.
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Il s’agit d’une «étape majeure» dans l’ambition d’AstraZeneca de «transformer le traitement du cancer et les résultats pour les patients en remplaçant les schémas thérapeutiques traditionnels comme la chimiothérapie et la radiothérapie par des traitements plus ciblés», a fait valoir le groupe dans un communiqué. Le portefeuille de médicaments en développement de Fusion comprend notamment le FPI-2265, «nouveau traitement potentiel» pour certaines formes de cancer de la prostate métastasés résistants. Fusion a son siège principal à Hamilton au Canada et un autre à Boston aux États-Unis. La société est cotée au Nasdaq à New York.
La semaine dernière, le laboratoire britannique avait déjà annoncé le rachat de la société française de biotechnologies Amolyt Pharma, spécialisée dans les traitements contre les maladies rares, pour un montant allant jusqu’à un milliard de dollars. «Les traitements contre le cancer représentent déjà un tiers des ventes d’AstraZeneca et demeurent un relai de croissance important», commente Susannah Streeter, analyste chez Heargreaves Lansdown.
Elle note toutefois que le développement de ces thérapies «peut s’avérer très couteux en termes de recherche et marketing», d’où l’accent mis par le groupe sur le rachat d’entreprises avec des médicaments déjà en phase de développement avancée pour limiter les risques financiers. Le recul de l’action pourrait signifier d’après elle que le marché n’anticipe pas de flux de revenus majeurs de cette acquisition mais «Astrazeneca est à l’avant-garde des nouvelles manières de traiter les cancers et n’a pas peur de multiplier les paris» sur les entreprises prometteuses, conclut Susannah Streeter.