Il y a belle lurette que le football ne s’écrit plus seulement au masculin. Arkema en sait quelque chose. Depuis 2019, le chimiste français, qui compte parmi les leaders internationaux, s’est implanté progressivement aux côtés du football féminin. Il a commencé par être partenaire de la Coupe du monde 2019, disputée dans l’Hexagone, avant d’accoler son nom au championnat de France, rebaptisé en l’occurrence Division 1-Arkema. Une expérience suffisamment probante pour que l’industriel décide en 2022 de reconduire son partenariat, pour une durée de trois ans également, jusqu’en 2025.
2025, c’est également l’échéance pour l’autre initiative phare d’Arkema dans le foot féminin, avec son image associée à celle de l’équipe de France féminine. Des Bleues pour lesquelles les compétitions vont s’enchaîner, avec les Jeux Olympiques cet été avant le championnat d’Europe des nations l’année prochaine. Avant cela, elles disputeront mercredi contre l’Espagne la finale de la Ligue des Nations, après avoir battu les Allemandes en demi-finale.
«Contrairement aux autres partenaires de la Fédération française de football (FFF) qui accompagnent l’ensemble des sélections tricolores, notre engagement privilégie exclusivement les Bleues», souligne Gilles Galinier, le porte-parole du groupe. Un signe supplémentaire que l’entreprise croit fermement dans l’audience et le développement du foot féminin en France.
À l’origine de ces engagements – Coupe du monde, Division 1, Equipe de France -, il y a des rencontres mais aussi la volonté affichée de s’enraciner dans une discipline qui mette les femmes en pleine lumière, à l’heure où Arkema travaille résolument sur les questions de parité et d’inclusion. A titre indicatif, le groupe compte quelque 20 000 salariés à travers le monde (7 000 en France), dont 27% de femmes. Celles-ci représentent 29% des postes d’encadrement supérieur et de dirigeants, contre 18% il y a quelques années ; l’objectif étant de dépasser les 30% à court terme.
« Avec le football féminin, nous sommes vraiment dans l’idée d’un partenariat proactif, poursuit Gilles Galinier, cela passe par une série d’opérations comme le fait qu’à l’échelon local ou régional, certaines de nos entités soutiennent directement des clubs et des équipes. » C’est le cas avec le FC Serquigny Nassandres et le SC Thiberville en Normandie, dans l’Eure plus précisément, à proximité du centre de R
En France (laquelle contribue à environ 8% du chiffre d’affaires global), Arkema ne compte pas moins de 25 usines. Le pays qui pèse le plus lourd sont les Etats-Unis, avec 30% de l’activité. Aux Etats-Unis justement où l’une des filiales du groupe est partenaire du NC Courage, un club de la région de Raleigh en Caroline du nord.
Dans le sport, avant le football, Arkema avait porté son effort dans la voile, avec un acteur, Neo Sailing Technologies (ex-Lalou Multi) qui remplit la double fonction de team racing et de constructeur. Pendant dix ans, les couleurs du groupe industriel ont ainsi figuré sur un trimaran, plus précisément un multi 50 skippé par Lalou Roucayrol puis Quentin Vlamynck.
« Ce partenariat nous allait bien car assorti d’un vrai volet recherche et développement, note Gilles Galinier, certains matériaux que nous développons, comme des résines recyclables ou des adhésifs, sont très utiles dans la constitution d’un bateau. » D’ailleurs, même si Arkema n’est plus en première ligne dans la voile, il poursuit sa collaboration technologique avec NST.
Au passage, il ne faut pas croire que l’orientation vers le football éloigne l’entreprise de ses développements dans le monde du sport. L’un des plus notables est l’élastomère Pebax, un matériau utilisé dans la semelle de chaussures de sport et dont les propriétés en matière de légèreté, de souplesse et d’énergie (dans la reprise d’impulsion) sont très courues.
Un chiffre éclairant : lors de la Coupe du monde de football masculine 2018, quelques 70% des joueurs présents en Russie évoluaient avec des semelles intégrant le matériaux Pebax. Et 60% des joueuses en 2019, à l’occasion du Mondial disputé en France.
Depuis ses premiers pas dans le ballon rond, le groupe a investi dix millions d’euros. Un ticket significatif certes mais sans commune mesure avec les droits réclamés dans beaucoup d’autres sports, alors qu’Arkema est « le » partenaire du football féminin en France. Un partenaire qui attend beaucoup des prochains mois puisqu’à compter de la saison 2024-2025, une ligue professionnelle fera son apparition pour les femmes. A charge donc pour les acteurs en présence – fédération, clubs, médias… – d’accentuer encore les efforts en faveur du développement du foot féminin. Un chantier dans lequel Arkema entend bien prendre toute sa part.