L’équipage est – presque – au complet. Comprenez la palette des partenaires économiques au service du bateau français en lice à la fin de l’été pour la 37ème édition de l’America’s Cup, la plus ancienne compétition sportive au monde (elle est née en 1851). Étant entendu que l’écurie tricolore participera d’abord à la phase éliminatoire, la Louis Vuitton Cup, programmée à compter du 29 août. Quant au match final, celui qui verra s’affronter le tenant du titre – le defender néo-zélandais – au challenger ayant vaincu ses concurrents lors de l’étape préliminaire, il débutera le 12 octobre.

Orient Express Racing Team, c’est le nom de la structure qui coiffe le bateau français. Voici quelques jours, elle s’est enrichie d’un nouvel allié de poids avec le constructeur automobile Alpine. Une arrivée qui coïncide avec un anniversaire : l’écurie française pour l’America’s Cup a été portée sur les fonts baptismaux il y a tout juste un an, en février 2023, avec l’arrivée du partenaire titre, le groupe hôtelier Accor, via ses marques Orient Express et All.com.

Au fur et à mesure, le sponsor principal a été rejoint par L’Oréal Groupe, Photomaton MeGroup et, tout récemment, par le constructeur automobile Alpine. Sachant que K-Way et le groupe Saur, l’entreprise dédiée aux services aux collectivités pour le traitement de l’eau, font également partie de l’aventure.

La volonté d’aligner un défi français (c’est la terminologie consacrée) au départ de l’America’s Cup en 2024 à Barcelone n’est pas née avec l’officialisation du partenaire titre. Cela fait deux ans que l’entrepreneur Stephan Kandler et son associé Bruno Dubois planchent sur le projet. Les prochaines semaines s’annoncent particulièrement denses, avec notamment la livraison, au printemps, de l’AC75, un bateau de haute technologie.

Le chantier se déroule à Vannes (Morbihan) et bénéficie du savoir-faire français en matière de construction navale. Le monocoque sera acheminé en avril par la route vers la Catalogne pour une première campagne d’essais. Vouloir concourir à l’America’s Cup implique aussi un sérieux effort financier. Selon la taille et les ambitions des équipes, le budget oscille entre 15 et 30 millions d’euros. Participer à ces régates prestigieuses au milieu des « Formule 1 des mers » n’est pas seulement un gage de visibilité pour les partenaires. C’est aussi la possibilité de toucher de très près à l’innovation.

Les bateaux sont en effet des condensés de technologies, susceptibles de séduire les décideurs et d’établir des liens avec les activités qu’ils représentent, en plus de forger un collectif. Philippe Krief, le CEO d’Alpine, résume bien cette passerelle : « L’America’s Cup est une compétition où les qualités requise – agilité, sens de l’équipe, recherche continue de performance – et les moyens technologiques et humains mobilisés font directement écho à l’esprit d’Alpine. »

Dans une compétition comme l’America’s Cup, l’innovation irrigue aussi les sphères alentours. Pour preuve le nouveau règlement qui impose aux équipes de ne disposer dans la zone de course que d’une seule assistance, sous la forme d’un bateau à hydrogène haute vitesse à foils (HSV). Pour concevoir ce bâtiment, Orient Express Racing Team collabore ainsi avec un consortium européen ainsi qu’avec un cabinet d’architecte. D’ores et déjà, ce projet bénéficie du soutien du Secrétariat d’Etat à la Mer, suite à la signature d’un accord de partenariat R