Quatre importantes associations de consommateurs ont rappelé à Emmanuel Macron sa promesse d’un «accord sur la modération des marges» dans l’agroalimentaire et la grande distribution, mercredi dans une lettre ouverte dénonçant les «profits opaques» des entreprises dans le contexte de forte inflation des prix alimentaires.
Les associations de défense des consommateurs Foodwatch, Familles Rurales, UFC-Que Choisir et Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV) ont demandé à Emmanuel Macron de «faire toute la lumière sur la construction des prix alimentaires», appelant en outre à «mettre fin au plus vite aux marges excessives, qui sont dévastatrices tant pour les consommateurs que pour nos producteurs». «D’un côté, des millions de personnes sont confrontées à l’insécurité alimentaire en France», expliquent-elles dans un communiqué commun publié mercredi, alors que les prix en grandes surfaces ont augmenté de plus de 20% en deux ans. «De l’autre, certains profitent de la crise», accusent-elles, estimant que «la marge de l’industrie agroalimentaire a atteint un niveau historique» tandis que celle de la grande distribution «a elle aussi augmenté sur certains rayons de première nécessité». Le tout, «dans un climat d’opacité inacceptable sur la construction des prix».
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Elles demandent aux autorités de rendre obligatoire une «transparence totale et immédiate sur les marges nettes par produits» que réalisent «les géants de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution». Elles «exigent» en outre des «mesures concrètes pour rendre impossibles les marges excessives sur les produits alimentaires essentiels, sains et durables», et la «suppression de la marge minimale garantie de 10% pour la grande distribution (Seuil de revente à perte)». Cet encadrement du «Seuil de revente à perte» (SRP) a été adopté dans le cadre de la loi Egalim 1 qui était censée protéger le revenu des agriculteurs. Il oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10% plus cher que le prix auquel ils les ont achetés. Mais selon des travaux d’évaluation parlementaires, la mesure «ne semble avoir que très partiellement atteint son objectif» d’accroître la rémunération des producteurs agricoles.
Emmanuel Macron avait annoncé fin septembre vouloir trouver avec les grands industriels «un accord sur la modération des marges dans le secteur» avec des «contrôleurs qui procéderont à des vérifications», et son ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait précisé quelques jours plus tard que le gouvernement veillerait à ce que les marges des industriels demeurent «raisonnables».