Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau présente vendredi un Pacte d’orientation pour le renouvellement des générations en agriculture, destiné à faciliter le remplacement des nombreux exploitants partant bientôt à la retraite et les transitions face au changement climatique. Résultat d’une consultation lancée fin 2022, ce pacte doit se décliner dans un «projet de loi d’orientation et d’avenir» pour l’agriculture, censé être examiné au Parlement au premier trimestre, mais aussi dans des mesures réglementaires et budgétaires.
Sa présentation a été plusieurs fois repoussée. L’objectif est de faire face à deux défis, a expliqué le cabinet de Marc Fesneau : le départ à la retraite de près de la moitié des chefs d’exploitations agricoles d’ici 10 ans et la nécessité de produire en quantité et en qualité suffisantes sous les nouvelles contraintes climatiques tout en participant aux transitions écologiques.
Le pacte, présenté à l’occasion d’un déplacement de Marc Fesneau en Seine-Maritime, comprend quatre axes, a détaillé son cabinet. Le premier vise à réconcilier l’agriculture et la société en facilitant par exemple la découverte des métiers du vivant via des visites d’écoliers ou des stages de collégiens dans les fermes. Le deuxième axe veut «faire émerger une nouvelle génération d’agriculteurs à l’avant-garde des transitions écologiques» avec notamment l’intervention dans l’enseignement agricole d’experts dans des domaines-clé comme l’hydraulique ou la robotique.
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Le troisième axe «a vocation à reconcevoir les systèmes de production à l’échelle des exploitations» avec l’accompagnement des agriculteurs souhaitant s’installer ou portant un projet de transition écologique. Il passera principalement par la création de France Services Agriculture, une structure devant servir de guichet unique pour accéder aux divers services de conseil et de formation. Cet axe inclut également le déploiement dès 2024 d’un fonds de garantie devant faciliter l’octroi de deux milliards d’euros de prêts, déjà annoncé. Le quatrième axe du pacte vise à reconcevoir les systèmes de production mais cette fois-ci à l’échelle des filières et des territoires.
Le gouvernement souhaite par exemple faciliter des projets de stockage de l’eau en accélérant le traitement des éventuels contentieux, le ministère envisageant une «présomption d’urgence» et la suppression d’un niveau de juridiction administrative. Les bâtiments d’élevage pourraient aussi bénéficier de ces mesures, a précisé le cabinet. L’axe prévoit aussi un fonds – de 180 millions d’euros en 2024 puis 200 millions en 2025 et 2026 -, pour accompagner la restructuration d’une filière devant se transformer face au changement climatique.