Dans plusieurs pays européens, des paquets de couches véhiculent des images de couchage des nourrissons non conformes aux recommandations pour la prévention de la mort subite, alerte lundi une équipe de chercheurs après une étude publiée dans The Journal of Pediatrics.

Le syndrome de mort subite du nourrisson est la mort inattendue d’un nourrisson de moins d’un an qui reste inexpliquée après une enquête complète. Parmi les principaux facteurs de risque, la position de couchage sur le ventre a été identifiée au début des années 1990. D’autres facteurs ont ensuite été décrits, notamment des surfaces de couchage molles (oreiller, peluche, couette…) et le partage du couchage avec une autre personne.

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Depuis une trentaine d’années, des recommandations de couchage ont permis de diminuer de 80 % l’incidence de la mort subite en France, qui se situe aujourd’hui entre 250 et 350 décès par an. Cependant, dans plusieurs pays européens dont la France, les taux d’incidence ne baissent plus ou très faiblement, et une fréquence élevée de pratiques parentales de couchage non conformes aux recommandations a été notée.Des chercheuses et chercheurs de l’Inserm, d’Université Paris Cité et de HEC Paris, en collaboration avec l’AP-HP, le CHU de Nantes et d’autres structures de recherche européennes, ont eu l’idée d’étudier les images présentes sur les emballages de couches pour bébés de moins de 5 kilos dans 11 pays européens dont la France.

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Sur 49% des 631 emballages de couches identifiés, une image représentait un bébé endormi. Parmi ces derniers, 79% des paquets (soit 39% de l’ensemble des paquets), étaient non conformes avec au moins une recommandation de prévention de la mort subite, selon l’équipe de recherche. Dans le détail, on pouvait observer un bébé endormi en position ventrale sur 51% d’entre eux, ou partageant la surface de couchage avec une autre personne sur 10% d’entre eux.Les paquets de couches ne sont pas les seuls incriminés: des études sur les images de bébés endormis dans les magazines pour parents, les brochures de lit pour bébés ou les sites web de banques de photos commerciales ont montré des taux alarmants de non-conformité avec les recommandations pour le couchage sécurisé, allant de 35 à 93%, selon les chercheurs.

Les chercheurs ont lancé une pétition pour un règlement ou une législation interdisant les photos et images à usage commercial ou officiel de bébés endormis sans respect des recommandations de couchage sécurisé. Elle a déjà été signée par la Haute Autorité de santé et les Sociétés Françaises de Pédiatrie et néonatologie.