L’embolisation consiste à injecter un «agent» dans un vaisseau sanguin (une veine ou une artère) qui nourrit une lésion ou dans la lésion elle-même afin de les boucher. Un cathéter, introduit dans les vaisseaux grâce à une ponction, est guidé jusqu’à la zone à traiter par un médecin radiologue interventionnel qui s’appuie sur l’imagerie pour guider son geste. Les matériaux injectés sont choisis en fonction de la nature de la lésion. Réalisée sous anesthésie locale, sans cicatrice et sans point de suture, l’embolisation permet un raccourcissement des délais de prise en charge (ambulatoire ou courte hospitalisation) et une reprise rapide de l’activité pour le patient.

Née dans les années 80 pour la prise en charge de pathologies lourdes (cancers et traumatismes), l’embolisation s’est depuis développée avec la miniaturisation du matériel et le perfectionnement des technologies d’imagerie. Elle est aujourd’hui utilisée pour traiter des pathologies fonctionnelles très répandues comme les hémorroïdes, les adénomes de prostate ou les fibromes utérins. En oncologie, la «chimio-embolisation» permet également de traiter des cancers du foie et des métastases hépatiques.

Une récente étude de phase III, publiée dans le journal The Lancet, a notamment établi que l’embolisation était plus efficace que le traitement médicamenteux pour réduire les symptômes (troubles urinaires et de la fonction sexuelle) et les réinterventions des adénomes de prostate résistants aux alpha-bloquants. D’autres travaux ont montré les bons résultats de l’embolisation dans la prise en charge du fibrome utérin et des varices pelviennes, eux aussi des pathologies très courantes et invalidantes.

Le groupe IMVOC (Imagerie Médicale Val d’Ouest Charcot) a créé Embolyon, un centre dédié à l’embolisation, pour démocratiser cette thérapeutique encore peu connue du grand public et des professionnels de santé. Le centre travaille en collaboration avec des associations de patients pour faire mieux connaître l’embolisation à ceux qui peuvent en bénéficier.

Dans son fonctionnement quotidien, Embolyon s’appuie sur cinq médecins radiologues interventionnels formés à l’embolisation, ainsi qu’une équipe de manipulateurs et un secrétariat spécialisés. Le centre dispose d’une salle de radiologie interventionnelle à la pointe de la technologie, entièrement dédiée à l’embolisation.

En alternative ou en complément des traitements conventionnels, l’embolisation constitue une part importante de l’avenir de la radiologie interventionnelle, et du futur de la médecine. Conscients de ce potentiel, IMVOC et Embolyon travaillent donc quotidiennement à offrir aux patients les structures de soins nécessaires, au plus proche d’eux et accessibles à tous.

Références:

Sapoval M, Thiounn N, Descazeaud A et al. Embolisation de l’artère prostatique versus traitement médical chez les patients atteints d’hyperplasie bénigne de la prostate (PARTEM) : un essai de supériorité randomisé, multicentrique, ouvert, de phase 3. Lancet Reg Santé Eur. 2023;31:100672. Publié le 26 juin 2023. est ce que je:10.1016/j.lanepe.2023.100672

De Gregorio MA, Guirola JA, Alvarez-Arranz E, Sánchez-Ballestin M, Urbano J, Sierre S. Troubles veineux pelviens chez la femme dus à des varices pelviennes : traitement par embolisation : expérience chez 520 patients. J Vasc Interv Radiol. 2020;31(10):1560-1569. est ce que je:10.1016/j.jvir.2020.06.017

Fonseca MCM, Castro R, Machado M, Conte T, Girao MJBC. Embolisation de l’artère utérine et méthodes chirurgicales pour le traitement des léiomyomes utérins symptomatiques : un examen systémique et une méta-analyse suivie d’une comparaison indirecte des traitements. Clin Ther. 2017;39(7):1438-1455.e2. est ce que je:10.1016/j.clinthera.2017.05.346