Enlevé en avril 2021, à Gao, au Mali, le journaliste Olivier Dubois a atterri à l’aéroport de Vélizy Villacoublay le mardi 21 mars après deux ans de captivité au Sahel. «Il y avait un rush d’émotion», a témoigné le journaliste sur franceinfo  en évoquant son arrivée en France. Le journalisté a évoqué pêle-mêle le «plaisir» et le «bonheur» de retrouver ses enfants, ses parents mais aussi sa compagne avec qui il a partagé pendant ces deux années un système de message en regardant le soleil à la même heure. «Tout est fini quand vous serrez votre famille dans vos bras», souffle-t-il ensuite avec émotion.

L’ancien otage est ensuite revenu sur l’importance du lien que sa famille maintenait grâce aux ondes de Radio France International. «Les nouvelles ne passaient que par la radio», explique-t-il toujours au micro de franceinfo. Tous les 8 du mois, de 4 heures à 21 heures, l’otage écoute attentivement. «C’était le rendez-vous incontournable, la journée de réconfort, c’était la possibilité d’avoir des nouvelles» évoque-t-il non sans joie avant d’ajouter que les conditions des captifs sont toujours difficiles : «on est avec des gens hostiles, c’était dur».

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C’est aussi sur les conditions physiques de sa captivité qu’Olivier Dubois est revenu. L’ancien otage raconte que lui et ses geôliers s’installaient «dans tous types d’environnements que peut présenter la région», entre montagnes et forêts, c’est-à-dire «la partie centre de la région de Kidal». Au départ, il est attaché jour et nuit après une tentative d’évasion manquée. «Il y a eu des tensions, des épisodes difficiles, mais pas de mauvais traitements, je n’ai pas été maltraité».

Pendant ces deux années, le journaliste va essayer de communiquer avec ceux qui le retiennent. «La plupart des mes geôliers étaient des jeunes, et ne parlaient pas du tout français, ils parlaient tamasheq ou arabe», ainsi «j’ai développé une trousse de tamasheq qui me permettait d’échanger», raconte-t-il. Il se met aussi à lire le Coran, car «pour eux, c’est quelque chose de très important, c’est le pilier». «Je voulais comprendre car il se référait beaucoup à ce livre», explique-t-il avant d’expliquer que «cela a débloqué pas mal de choses».

Le journaliste a enfin insisté sur la certitude qu’il avait de sortir un jour. Il ne faut pas oublier, «j’ai vécu ça [mon enlèvement] comme une injustice, je suis venu de bonne foi pour interviewer un cadre du JNIM», retrace-t-il. Il raconte être donc entré dans une forme de «résistance» pour se maintenir. De plus, «quand on a une radio on sait qu’il y a plein de gens derrière nous», témoigne-t-il.

Après seulement deux jours de libération, Olivier Dubois raconte qu’il ressent encore les effets de la détention. «Mon cerveau commence à réaliser mais mon corps est toujours en résistance, il est toujours encore un peu là-bas». «J’ai dormi mes premières quatre heures la nuit dernière», confesse-t-il. Avant de conclure plus tard : «La première chose que je vais faire, c’est dormir, car je suis très très fatigué».