Le président russe Vladimir Poutine a annoncé mardi 21 février que la Russie suspendait sa participation à l’accord New Start sur le désarmement nucléaire et a menacé de réaliser de nouveaux tests nucléaires si les États-Unis en faisaient d’abord. «La Russie suspend sa participation au traité START», a-t-il déclaré lors d’un discours fleuve fortement hostile aux Occidentaux, appelant les autorités russes à se tenir «prêtes pour des tests d’armes nucléaires». À noter que cela ne signifie pas que la Russie se retire du traité.
Le traité New Start est le dernier accord bilatéral de désarmement nucléaire liant la Russie et les États-Unis, les deux plus grands arsenaux nucléaires du monde. Il a été signé à Prague le 8 avril 2010 par Barack Obama et Dmitri Medvedev. Le traité New Start remplace le traité Start I (Strategic Arms Reduction Treaty), signé en 1993 par George Bush et Mikhaïl Gorbatchev, qui a expiré le 5 décembre 2009, et le traité Sort signé en 2002.
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Il limite les arsenaux des deux pays – qui détiennent de 90% de l’arsenal mondial- à un maximum de 1550 ogives déployées de part et d’autre, soit une réduction de près de 30% par rapport à la limite précédente fixée en 2002. Il limite aussi le nombre de lanceurs et bombardiers lourds à 800 et implique également une série d’inspections mutuelles de sites militaires. En janvier 2021, alors qu’il devait prendre fin, Vladimir Poutine l’avait prolongé pour cinq ans, jusqu’en 2026.
Ce traité avait été signé dans l’objectif de remettre à zéro les relations avec le Kremlin, après plusieurs mois de négociations. Les États-Unis avaient dû renoncer au bouclier antimissile que l’administration Bush voulait installer en Pologne et République tchèque.
Pour Philippe Gélie, directeur adjoint de la rédaction du Figaro, cette suspension «est plus formelle que réellement significative» : «Le dialogue sur ces sujets était largement suspendu depuis un an, même si ces accords doivent être renouvelés prochainement. Les Russes et les Américains, juste après l’élection de Joe Biden, avaient convenu d’en prolonger la durée, le temps de pouvoir le renégocier». «C’est cette renégociation qui est mise à mal. Mais ce n’est pas très surprenant, ajoute-t-il. Il y a une certaine logique militaire à suspendre les négociations de réduction des arsenaux.»