Mardi 24 octobre, deux semaines après l’attaque sans précédent du Hamas en Israël, Emmanuel Macron s’est rendu en Israël afin d’exprimer sa solidarité au peuple israélien et à son dirigeant, Benyamin Netanyahou. Mais dans la presse israélienne, la visite du locataire de l’Élysée ne passionne pas. Sur le site du quotidien national Haaretz, aucune mention de sa venue sinon dans le live quotidien, qui a suivi les différentes étapes de sa visite.
Alors que la proposition d’Emmanuel Macron de mobiliser une «coalition internationale» contre le Hamas, à l’instar de celle déployée contre Daech en Irak et en Syrie, a été longuement évoquée en France, et critiquée, ce n’est guère le cas dans la presse israélienne qui s’est limitée à mentionner brièvement cette proposition française. Sur le site israélien YnetNews , le plus populaire du pays, on peut ainsi trouver un seul article, purement factuel, évoquant la visite présidentielle : «Macron en visite de solidarité en Israël et appelle à une “coalition internationale contre le terrorisme”», peut-on y lire. Même constat pour WallaNews , site web détenu le Jerusalem Post, ou encore le Times of Israël qui ont titré leurs brefs articles – souvent de simples dépêches de l’AFP – sur le soutien d’Emmanuel Macron à Israël contre le Hamas et son idée de coalition.
Sur Israël Yahom , le premier journal israélien, où l’on trouve pourtant plusieurs chroniques d’opinions, aucune mention de la visite du président français, un allié historique depuis plus de 70 ans. À la une, on peut pourtant y lire une analyse de la politique de Joe Biden à l’égard d’Israël.
Autre exemple sur le site YnetNews, dans la rubrique internationale «Nouvelles du Moyen-Orient et du monde», la Chine, l’Iran et les États-Unis sont mentionnés, mais la France ne l’est pas. Mardi et mercredi, la polémique autour des déclarations du secrétaire général de l’ONU sur «la violation du droit humanitaire» par Israël ou les propos du président turc Erdogan sur le Hamas, «groupe de libérateurs qui protègent leurs terres», ont largement volé la vedette au président français.
La couverture très légère de la visite de Macron dans la presse israélienne est d’autant plus frappante que «la France partage avec Israël des liens historiques, culturels et humains forts», comme l’indiquait le Quai d’Orsay dans un document publié en octobre 2022. De fait, l’Hexagone a été l’un des premiers pays à reconnaître le nouvel État et à établir avec lui des relations diplomatiques, par la voix du président Vincent Auriol, en 1949. Depuis plus de 70 ans, «elle défend le droit d’Israël à exister et à vivre en sécurité ainsi que sa pleine appartenance à la communauté des nations souveraines». Malgré ce riche héritage, la visite du chef de l’État ne semble pas avoir marqué les esprits des Israéliens.