Déclenchée par l’attaque sanglante du 7 octobre sur le sol israélien, la guerre entre Israël et le Hamas est entrée samedi dans son 36e jour. L’armée israélienne a lancé une opération terrestre le 27 octobre dans la bande de Gaza, où vivent 2,4 millions de Palestiniens. Le Figaro fait le point sur la situation du conflit.
Dans un entretien accordé à la BBC diffusé vendredi soir, le président Emmanuel Macron a «exhorté Israël à cesser» les bombardements tuant des civils à Gaza. «Nous partageons la douleur (d’Israël). Et nous partageons leur volonté de se débarrasser du terrorisme». Mais «de facto, aujourd’hui, des civils sont bombardés. Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardés et tués». Il n’y a «aucune justification» et «aucune légitimité à cela. Nous exhortons donc Israël à arrêter», a-t-il souligné.
Le directeur de l’hôpital al-Shifa a affirmé avoir reçu «une cinquantaine de corps après le bombardement vendredi matin d’une école» de la ville de Gaza, où s’abritent de nombreux déplacés. Dans la matinée, le gouvernement du Hamas avait annoncé que 13 Palestiniens avaient été tués dans une frappe israélienne sur le complexe de l’hôpital, le plus grand de Gaza.
Le Croissant-Rouge palestinien a affirmé que des tirs de soldats d’élite israéliens sur l’hôpital Al-Quds avaient fait au moins un mort et 20 blessés, au milieu d’intenses combats entre l’armée israélienne et le Hamas.
Les soldats israéliens «tueront» les combattants du Hamas «qui tirent à partir des hôpitaux» à Gaza, a déclaré vendredi l’armée israélienne.
Les appels à la retenue se multiplient face à l’intensification des combats autour d’hôpitaux à Gaza. Vingt des 36 hôpitaux de Gaza ne sont plus opérationnels. Le système de santé de Gaza est «à genoux», a alerté vendredi le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Adhanom Ghebreyesus, comptabilisant «plus de 250 attaques» sur des établissements de santé à Gaza et en Cisjordanie depuis le début de la guerre.
Le Hezbollah libanais a affirmé que sept de ses combattants avaient été tués par des frappes israéliennes, sans préciser où ni quand.
Depuis le 7 octobre, au moins 90 personnes ont été tuées dans les violences à la frontière du côté libanais dont 68 combattants du mouvement chiite, selon un décompte de l’AFP. Six soldats et deux civils ont aussi été tués, selon l’armée israélienne.
Le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a annoncé vendredi que 101 de ses employés sont morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, appelant à l’arrêt du «carnage» et à la fin du siège imposé par Israël à ce territoire.
Au Caire, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, dont les pays font office de médiateurs, ont fait le point vendredi sur «les efforts» déployés en vue d’un cessez-le-feu, selon la présidence égyptienne.
Les dirigeants arabes et le président iranien sont réunis samedi en Arabie saoudite pour un sommet conjoint qui devrait souligner l’urgence de mettre fin aux attaques d’Israël contre Gaza avant que le conflit n’embrase la région.
Jeudi, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait affirmé que l’objectif d’Israël n’était ni de gouverner, ni d’occuper Gaza, où l’armée progresse selon lui «exceptionnellement bien» dans son offensive contre le Hamas.
L’extension de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza est «devenue inévitable», a affirmé vendredi le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, à son homologue qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.
Outre les Palestiniens du Hamas et du Djihad islamique engagés dans la guerre à Gaza, Téhéran soutient le Hezbollah libanais et les rebelles Houthis du Yémen, qui ont annoncé avoir lancé plusieurs missiles en direction d’Israël.
Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé que 11.078 personnes, dont 4506 enfants, avaient été tuées dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis le début de la guerre.
Israël a revu à la baisse le bilan de l’attaque du Hamas lancée le 7 octobre sur son territoire, de 1400 à 1200 morts, a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères vendredi.
L’armée israélienne a fait état de 37 militaires morts depuis le début de l’offensive terrestre.