Israël poursuivait dimanche ses préparatifs pour une offensive dans le nord de la bande de Gaza, après avoir accordé samedi un délai supplémentaire aux habitants pour évacuer la zone. Alors que les bombardements se poursuivaient, des milliers de Gazaouis ont ainsi fuivers le sud de l’enclave, vers cette frontière toujours hermétiquement fermée par l’Égypte. Environ «1 million de personnes ont été déplacées par la guerre», a indiqué dimanche l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), l’OMS s’inquiétant également des conséquences sanitaires d’un tel transfert de population.
Les frappes israéliennes ont tué 2450 personnes dans la bande de Gaza, déclaraient dimanche en fin d’après-midi les autorités de Gaza. Ces frappes ont permis l’élimination de trois hauts chefs militaires du Hamas, a affirmé l’armée israélienne, qui a notamment annoncé avoir tué Ali Qadi, le chef des commandos qui avaient mené l’attaque contre Israël le 7 octobre. Selon les derniers chiffres fournis dimanche par son armée, plus de 1300 personnes ont été tuées en Israël lors de cette attaque du Hamas. L’armée a aussi «confirmé» que 126 otages avaient été enlevés, ajoutant que les dépouilles de certains d’entre eux avaient été retrouvées lors d’incursions dans la bande de Gaza. De son côté, le Hamas a affirmé que 22 otages avaient été tués dans des frappes israéliennes.
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Face au risque d’embrasement régional, les États-Unis ont annoncé samedi l’envoi d’un second porte-avions en Méditerranée orientale. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, poursuit lui sa tournée au Proche-Orient. «Il existe un risque d’escalade à ce conflit, d’ouverture d’un second front au nord, et bien sûr de l’implication de l’Iran», a estimé Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche lors d’une interview à la chaîne CBS.
«Face au risque d’embrasement de la région, il est essentiel que la communauté internationale passe des messages convergents à tous pour que l’esprit de responsabilité l’emporte», a déclaré la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, qui était dimanche en Israël.
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Une personne a été tuée et d’autres ont été blessées dimanche dans le nord d’Israël par des tirs en provenance du Liban, a indiqué l’armée israélienne, précisant avoir frappé le territoire du pays voisin en représailles. L’armée avait dit samedi avoir tué à cette frontière «plusieurs terroristes» tentant de s’infiltrer. Vendredi, un vidéaste de l’agence Reuters a été tué, et six journalistes de l’AFP, de Reuters et d’al-Jazeera blessés dans des bombardements dans le sud du Liban. L’armée israéliennea aussi indiqué avoir frappé samedi soir à l’artillerie la Syrie après des alertes aériennes dans la partie du plateau du Golan annexé par Israël en 1967.
«Si les attaques du régime sioniste contre la population sans défense de Gaza se poursuivent, personne ne peut garantir le contrôle de la situation et la perspective d’un élargissement du conflit», a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, reçu dimanche par l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani. La tournée du diplomate iranien l’a menée aussi en Irak, au Liban et en Syrie.