L’argent est le nerf de la guerre, y compris dans le conflit entre Israël et le Hamas. La France a bloqué «les fonds» des deux principaux chefs des Brigades Ezzedin al-Qassam, la branche armée du Hamas, Mohammed Deïf et Marwan Issa. Cette décision survient plus d’un mois après l’attaque terroriste du Hamas contre le territoire d’Israël le 7 octobre dernier et alors que l’armée israélienne a investi la bande de Gaza dans l’objectif «d’anéantir» l’organisation terroriste.
Cette décision prend la forme de deux arrêtés publiés au Journal officiel par Bercy ce lundi 13 novembre 2023. «Les fonds et ressources économiques qui appartiennent à, sont possédés, détenus ou contrôlés par M. Mohammed DEIF, alias Muhammad AL-DAYF, ou encore Mohammed AL-MASRI» et «Marwan ISSA» ainsi que les fonds «possédés, détenus ou contrôlés par des personnes morales ou toute autre entité elles-mêmes détenues» par ces deux hommes «font l’objet d’une mesure de gel des avoirs». Cette mesure prend effet pour une durée de six mois, soit jusqu’au 13 mai 2024.
L’organisation terroriste du Hamas comporte deux branches, une branche politique et une branche militaire. Mohammed Deïf dirige la branche militaire depuis 2002 et la mort du précédent chef, Salah Shehadeh. Il est probablement né vers 1965 et a rejoint les rangs de l’organisation dès sa création en 1987. Il est aujourd’hui la cible numéro 1 pour Israël.
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Le raid des Brigades Ezzedin al-Qassam le 7 octobre a fait environ 1200 morts israéliens (en majorité des civils) et environ 240 otages, selon les estimations de l’armée israélienne. Bien loin du simple groupuscule armé, elles possèdent une véritable chaîne de commandement, des équipements, des régiments, des bataillons, à l’image d’une petite armée. Ses forces sont estimées à 20.000 combattants, soit six brigades regroupant 30 bataillons. Le nombre de ces «soldats» pouvant doubler en cas de mobilisation.