Le terrorisme frappe à nouveau la Belgique. Ce lundi 16 octobre dans la soirée, vers 19 heures, un homme a ouvert le feu sur plusieurs personnes à Bruxelles, faisant deux morts et un blessé grave. Dans des vidéos de revendication citées par les autorités, l’assaillant, en fuite et recherché toute la nuit par la police, disait viser spécifiquement des Suédois, dont beaucoup étaient présents dans la capitale pour un match de football. Un suspect possédant une arme identique à celle utilisée lors de l’attaque a été interpellé ce mardi matin.

Deux personnes ont été tuées dans l’attaque, l’une de nationalité suédoise, l’autre d’origine suédoise et ayant probablement la nationalité (ou la double nationalité) suisse, selon le procureur fédéral belge Frédéric Van Leeuw.

Une troisième personne, «également de nationalité suédoise», a été blessée et se trouve à l’hôpital «dans un état grave».

Le suspect est parvenu à prendre la fuite après son attaque. Une personne, soupçonnée d’être l’assaillant recherché par la police, a été interpellée ce mardi matin à Schaerbeek, où résidait l’assaillant, a annoncé le parquet fédéral. Un fusil d’assaut identique à celui utilisé lors de l’attaque a été retrouvé à côté de lui, assure la ministre de l’Intérieur belge Annelis Verlinden.

Le domicile de l’assaillant a été perquisitionné dans la nuit de lundi à mardi, mais personne n’y a été trouvé, avait indiqué plus tôt le procureur général lors d’une conférence de presse.

Les autorités affirment avoir identifié l’assaillant, vêtu d’un gilet orange et se déplaçant à moto lors de son attaque. Il s’agit d’Abdesalem L., un Tunisien de 45 ans en situation irrégulière sur le territoire belge. Il avait déposé une demande d’asile en 2019, rejetée l’année suivante.

Connu des services de police pour «des faits suspects de trafic d’êtres humains, séjour illégal et atteinte à la sûreté de l’État», selon le ministre de la justice Vincent Van Quickenborne, il n’était pas suivi pour radicalisation, malgré plusieurs signalements. «Aucune indication concrète de radicalisation» n’avait été trouvée après un signalement en 2016, et une réunion était prévue ce mardi pour discuter de son cas après un nouveau signalement effectué «plus tôt cette année».

Le parquet fédéral, chargé du terrorisme, a été saisi de l’enquête. «Une vidéo de revendication a été diffusée, dans laquelle l’individu déclare avoir tué trois Suédois», a affirmé le procureur général Frédéric Van Leeuw. «Dans une autre vidéo prise avant l’attentat, le même individu apparaît cagoulé et déclare que “le livre d’Allah est une ligne rouge pour laquelle il se sacrifie”», a ajouté le procureur. Une référence probable aux Coran brûlés en Suède ces derniers mois.

Plus tôt, les autorités belges avaient indiqué que l’assaillant s’était revendiqué de l’État islamique dans une vidéo, et avait indiqué vouloir viser des Suédois.

Le niveau d’alerte pour menace terroriste a été relevé à 4 dans la capitale belge, le plus élevé, impliquant une «présence renforcée de la police», selon le premier ministre. Il a également été relevé à 3 dans le reste du pays.

Côté français, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué avoir renforcé les effectifs à la frontière, bien qu’il assurait en début de matinée sur RTL ne pas avoir «d’informations comme quoi [le suspect] se dirigerait vers la France».

Les 35.000 spectateurs qui assistaient au match Belgique-Suède, interrompu après l’attaque, ont pu quitter le stade du Roi Baudouin dans la soirée après y avoir été confinés. Les supporters suédois ont été raccompagnés à l’aéroport sous escorte policière.