À l’horreur du rezzou du Hamas, samedi matin, qui a coûté la vie à 1200 Israéliens, succède désormais l’implacable réponse militaire de l’État hébreu, dont l’armée a mobilisé 360.000 réservistes dans le cadre de l’opération «Épées de fer». Des dizaines de milliers de soldats ont déjà entamé le siège de la bande de Gaza, dont la superficie équivaut à trois fois celle de Paris.
«Le nombre de morts augmente, non pas à cause des combats, mais parce que nous découvrons des corps dans plusieurs endroits où le Hamas s’est infiltré», a expliqué Jonathan Conricus, porte-parole de l’armée israélienne, Tsahal, dans une vidéo publiée en anglais sur X, à 5h du matin ce mercredi. 2700 Israéliens sont blessés, a-t-il annoncé, et ce nombre «n’est pas définitif».
Militairement, Tsahal a repris le contrôle de son territoire et a même reconstruit une partie de la barrière, a assuré le porte-parole. «Dans cette zone proche de la bande de Gaza, nous avons envoyé des brigades mécanisées, de l’infanterie et de l’artillerie. Ces soldats sont prêts à exécuter leur mission : faire en sorte que le Hamas, à la fin de la guerre, ne puisse plus frapper Israël».
Israël, grâce au renseignement, a identifié plusieurs sites du Hamas dans la bande de Gaza et a lancé une campagne de bombardements aériens. Plus de 200 cibles ont été détruites en 24 heures. Les avions de combat ont détruit des «systèmes de détection avancés» du Hamas qui étaient utilisés pour repérer les avions militaires, a expliqué l’armée israélienne, ainsi qu’un entrepôt d’armes et un centre de commandement. Pour l’heure, aucune opération terrestre n’a été entreprise depuis Israël vers Gaza.
Environ 200.000 personnes, sur 2,3 millions de Gazaouis, ont été déplacées, a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). Benjamin Nétanyahou, le premier ministre israélien, leur avait conseillé de partir et le porte-parole de Tsahal a tweeté que «l’armée israélienne n’est pas responsable du passage» de Rafah, un point de passage avec l’Égypte. «Je conseille à tous ceux qui peuvent sortir de sortir», a-t-il ajouté.
Deux autres fronts sont actifs, a précisé le porte-parole de l’armée israélienne. Au nord du pays, près des frontières syriennes et libanaises, des tirs du Djihad islamique et du Hezbollah font craindre l’ouverture d’un nouveau front. Les habitants de plusieurs localités du plateau du Golan (voir carte ci-dessus) ont reçu l’ordre de rester chez eux, en raison «d’objet volant suspect», probablement des drones lancés depuis le Liban.
Les avions de chasse israéliens patrouillent actuellement dans ce secteur. «Nous avons envoyé des dizaines de milliers de soldats supplémentaires : des forces spéciales, de l’infanterie, de l’artillerie et de l’aviation. Le message adressé au Hezbollah est clair : s’ils nous attaquent, nous les détruirons».
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Enfin un troisième front a été ouvert, selon Tsahal, à la frontière avec la Syrie. «Des roquettes ont été tirées, mais nous ne savons si elles proviennent de l’armée syrienne du régime, des milices iraniennes, ou du Hezbollah. Mais nous y répondrons. Pour l’instant, la situation est calme a-t-il assuré».