La nouvelle taxe sur les grands aéroports, imaginée par le gouvernement pour financer le développement du ferroviaire dans le pays, sera «en partie» répercutée sur le prix des billets d’avion, si l’on en croit Augustin de Romanet. Interrogé ce jeudi sur France Inter au sujet du projet de loi de finances, le PDG d’ADP (Aéroports de Paris) a estimé que si cette taxe était votée au Parlement, les prix des billets d’avion augmenteraient «de l’ordre de 1,50 euro par passager».
Questionné ensuite sur ce que pourrait lui coûter cette taxe, le patron d’ADP a estimé que ce coût serait de l’ordre de «120 millions d’euros par an», «entre 100 et 120 millions d’euros», a-t-il précisé, au regard d’un bénéfice annuel qui était de l’ordre de «500 millions d’euros l’an dernier». «Vous savez, c’est une taxe qui est proposée par le gouvernement, c’est sa responsabilité, votée par le Parlement, c’est sa responsabilité (…) mais chacun a ses responsabilités», a-t-il lancé, se disant prêt à «défendre les intérêts de tous les actionnaires» d’ADP.
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Quitte à attaquer l’État en justice ? Augustin de Romanet ne dit pas non. «Je crois qu’il faut attendre que le Parlement vote cette taxe et ensuite il m’appartiendra de voir dans quelle mesure je réagis», a-t-il expliqué, alors que l’Union des aéroports français – dont le groupe ADP fait partie – menace d’attaquer en justice cette mesure afin qu’elle ne voit pas le jour. Assurant que le dialogue entre ADP et l’État devait rester un dialogue d’entreprise à actionnaire, le patron des aéroports parisiens affirme «avoir exprimé au gouvernement les analyses juridiques qui pouvaient être faites» de ce texte, et «nous sommes dans un état de droit».
«En ce qui me concerne, je n’ai rien d’autre à faire que de vérifier que le droit s’applique. Et naturellement, ce n’est même pas une option, c’est un devoir», a-t-il poursuivi. Avant d’ajouter : «Il faut bien que chacun soit dans son rôle (…) En ce qui me concerne, j’ai des responsabilités, je n’exercerai que mes responsabilités mais toutes mes responsabilités», estimant qu’il était tout à fait possible d’attaquer l’État en justice, comme l’a fait «EDF au début de l’année». «Tout dépend de la loi qui sera votée et des analyses juridiques qui me seront produites par mes collaborateurs», a-t-il conclu.