Peut-elle se propager en France ? La fièvre de Lassa, maladie endémique de certains pays d’Afrique, a été détectée en Île-de-France ce jeudi, chez un militaire hospitalisé de retour de l’étranger. Son «état de santé n’inspire pas d’inquiétude», a précisé le ministère de la Santé, qui a toutefois précisé qu’une «enquête épidémiologique approfondie est en cours pour déterminer les personnes qui auraient été en contact à risque avec le patient».

Car la fièvre de Lassa, hémorragique comme Ebola, est contagieuse. Détecté en 1960 dans la ville de Lassa, au Nigeria, ce virus se transmet soit de l’animal à l’homme, par contact avec des aliments ou des produits ménagers contaminés par les excréments ou les urines d’un rongeur de type Mastomys – originaires d’Afrique et vivant à proximité des habitations – soit de personne à personne, par contact direct avec les sécrétions d’une personne infectée.

Le délai d’incubation varie de 2 à 21 jours. D’après l’institut Pasteur, cette fièvre infecte de 100.000 à 300.000 personnes par an et provoque 5000 à 6000 décès. L’infection asymptomatique survient dans 80% des cas. Les 20% restants peuvent cependant connaître de premiers symptômes «foudroyants», comme des vomissements, des nausées, des douleurs abdominales, des céphalées, des myalgies, des arthralgies, de l’asthénie… Ceux-ci sont suivis d’œdème, de «signes hémorragiques», d’«épanchements péricardiques et pleuraux» et «plus rarement» d’encéphalites.

Selon l’OMS, le taux de létalité de la pathologie est de 1%, et de 15% pour les patients atteints de formes sévères. Le patient décède dans un contexte de «défaillances rénale et hépatique», poursuit l’institut Pasteur. La fièvre de Lassa est particulièrement dangereuse pour la femme enceinte, qui décède fréquemment ainsi que son fœtus.

Pour les personnes contaminées et symptomatiques qui y survivent, des séquelles sont possibles. Une grande fatigue, des malaises et des vertiges peuvent persister plusieurs semaines. «Un tiers de ces patients présentent de graves séquelles: surdité uni ou bilatérale, temporaire ou définitive, et myocardite», continue l’institut.

Il n’existe pour l’heure aucun vaccin contre la fièvre de Lassa. Seule une molécule est efficace si elle est administrée tôt après l’infection : la ribavirine. «Or les signes cliniques du début de la maladie sont similaires à ceux observés pour d’autres pathologies, comme le paludisme ou la dysenterie, très fréquentes (en Afrique). L’implication du virus Lassa n’est donc souvent envisagée que plusieurs jours après l’apparition des symptômes», conclut l’institut Pasteur.