Faf de Klerk est l’un des rugbymen les plus connus et repérables de la planète ovale. Mais beaucoup de gens s’interrogent : d’où vient ce prénom Faf ? En fait, il s’agit d’une abréviation courante de Francois en afrikaans. Son ancien coéquipier Francois Steyn était, lui, surnommé «Frans». De Klerk est originaire de Nelspruit, une ville du nord-est de l’Afrique du Sud, proche des frontières avec l’Eswatini et le Mozambique. Il n’a aucun de lien de parenté avec Frederik De Klerk (1936-2021), l’ancien président sud-africain qui avait mis fin à l’apartheid, libéré Nelson Mandela et partagé avec lui le prix Nobel de la paix en 1993.
Si Faf de Klerk est aujourd’hui devenu un cadre du squad sud-africain, en étant notamment un élément prépondérant dans la conquête du titre de 2019 au Japon, il a mis longtemps à s’imposer en équipe nationale. Il était jugé alors trop petit (1,72 m pour 88 kg), pas assez costaud au sein d’une sélection connue pour ses armoires à glace et ses physiques XXL. Un reproche également fait à l’ailier Cheslin Kolbe, devenu lui aussi incontournable en équipe nationale. L’ancien sélectionneur Allister Coetzee ne comptait pas sur De Klerk et il a fallu attendre l’arrivée de Rassie Eramus, débarqué alors que l’Afrique du Sud traversait l’une des pires crises sportives de son histoire (8 défaites en 2017), pour qu’il ait enfin sa chance. Moins de deux ans plus tard, l’Afrique du Sud décrochait le troisième titre mondial de son histoire après 1995 et 2007.
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Voyant que son avenir international était bouché, Faf de Klerk a choisi de s’exiler en Angleterre chez les Sharks de Sale en 2017. Un choix payant puisqu’il a rapidement brillé avec le club de la banlieue de Manchester, il a même été élu dans l’équipe type de la Premiership à l’issue de sa première saison, en 2018. Il retrouve son plaisir de jouer et développe son jeu au pied, qui est désormais l’un de ses points forts. «La chose la plus importante quand je suis arrivé à Sale, c’est que l’on m’a donné un rôle dans lequel je devais faire la différence, avait-il expliqué. J’ai eu beaucoup de responsabilités : dans la façon dont on voulait jouer, dont on voulait utiliser le jeu au pied, dont on travaillait nos courses.» Des performances de premier qui sont rapidement venues aux oreilles de Rassie Erasmus. En 2018, le demi de mêlée des Boks fait partie des nommés pour le titre de joueur de l’année, finalement attribué à l’ouvreur irlandais Jonathan Sexton.
Au pays des hommes rudes et pénibles, les demis de mêlée ont un rôle prépondérant pour cornaquer ces packs de golgoths. Avant de se fixer et de briller au poste de demi de mêlée, Faf de Klerk a joué à l’ouverture au lycée. Et, plus jeune, il avait une idole : le numéro 9 des Springboks champions du monde en 1995, Joost van der Westhuizen. Il a d’ailleurs posté sur son compte Instagram une photo où, gamin, il pose aux côtés de «VDW», décédé en 2017 à 45 ans des suites de la maladie de Charcot. Comme son modèle, De Klerk est un demi de mêlée particulièrement dur au mal dans le combat, malgré un physique léger. Plusieurs anciens champions du monde 1995 les ont d’ailleurs contactés, avant la finale contre la Nouvelle-Zélande. «Ils nous ont envoyé quelques messages. Certains sont venus à l’entraînement, on a tout leur soutien, a raconté De Klerk. On sait qu’ils ont rendu le peuple fier et qu’aujourd’hui, ils sont fiers de nous.»
Faf de Klerk ne manque pas d’humour. Il pose régulièrement avec des déguisements les plus farfelus. Et l’image de lui, posant avec le Coupe Webb-Ellis en slip aux couleurs du drapeau sud-africain, a fait le tour des réseaux sociaux. Il est aussi connu pour sa belle chevelure blonde, qui lui a valu d’être comparé au Prince Charmant des dessins animés Shrek. Sur les réseaux sociaux, il pose régulièrement avec son épouse Miné van Niekerk, tout aussi blonde que lui. Avant la finale, à la question de savoir comment il occupait ses longues journées, il n’a pas pu s’empêcher de plaisanter : «Je passe pas mal de temps à prendre soin de mes cheveux !» Une boutade que n’aurait pas reniée Clément, le turbulent président et unique membre de son fan-club français.