HAUTS

À l’agonie ces derniers mois, le XV de la Rose s’est offert une campagne de Coupe du monde au-delà de ses espérances pour s’offrir une belle troisième place, la première de son histoire après un sacre planétaire en 2003, trois finales perdues en 1991, 2007 et 2019 et une quatrième place en 1999. Sortie première de la poule D, avec quatre victoires en autant de matchs face à l’Argentine, le Japon, les Samoa et le Chili, l’Angleterre s’est ensuite défait des Fidji pour se qualifier en demi-finale et être le seul représentant de l’hémisphère nord à ce stade de la compétition. Après avoir déjà battu les Pumas lors de la phase de poules (27-10), malgré le carton rouge précoce de Tom Curry, les Anglais ont récidivé lors de cette petite finale (23-26). Si les grandes envolées n’étaient pas au rendez-vous, le XV de la Rose s’est montré pragmatique sur son jeu au pied d’occupation et réaliste sur ses rares temps forts, avec notamment l’essai tout en puissance de Ben Earl (7e) et celui plein d’opportunisme de Théo Dan (44e), qui a contré une tentative de dégagement de Santiago Carreras. Impérial dans son jeu au pied (6/6, 16 points), Owen Farrell s’est chargé de sanctionner l’indiscipline des Argentins. Pour conclure de la meilleure des manières la campagne de la bande de Steve Borthwick, arrivé il y a moins d’un an en remplacement d’Eddie Jones.

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Joueur le plus capé du rugby anglais (129 sélections), le demi de mêlée s’est offert une sortie rêvée avec sa sélection. Précis dans son jeu au pied d’occupation, Ben Youngs s’est également illustré par sa parfaite gestion donnée au rythme du match jusqu’à sa sortie à la 50e minute, remplacé par Danny Care. Avec la fin de carrière de Courtnew Lawes, Joe Marler, Dan Coles ou encore Danny Care, c’est une page toute entière du rugby anglais qui vient de se tourner.

Solide en défense comme à son habitude, le troisième-ligne argentin, ancien du Stade Français qui a rejoint les rangs de l’ASM Clermont cet été, est monté en puissance après la demi-heure de jeu, comme l’ensemble de ses partenaires. Auteur d’un plaquage dévastateur sur Ollie Lawrence (69e) qui a permis de récupérer une mêlée, le guerrier argentin a également obtenu deux pénalités grâce à son activité au sol. Ensanglanté en début de rencontre après un contact au niveau de son arcade sourcilière, Marcos Kremer a tenu bon et terminé la rencontre en étant l’Argentin le plus en vue.

flops

En échouant à trois points d’une troisième place en Coupe du monde, le meilleur résultat de son histoire (2007), l’Argentine peut nourrir de profonds regrets après ses trente premières minutes complètement manquées. Battus dans le jeu au pied d’occupation, imprécis dans leurs lancements de jeu et indisciplinés dans le jeu au sol, les Pumas ont encaissé un cinglant 13 à 0 en l’espace de 13 minutes après un essai de Ben Earl (7e) et deux pénalités d’Owen Farrell. 13 points qui coûtent cher à l’arrivée et après un deuxième acte dominateur dans son ensemble.

Peu en vue en première période, le demi d’ouverture argentin était dans tous les coups au retour des vestiaires. Bons comme mauvais. À la 42e minute, Santiago Carreras s’offre un festival dans la défense anglaise où, après avoir éliminé Théo Dan et Ellis Genge, il mystifie Marcus Smith avec sa pointe de vitesse pour aller aplatir entre les poteaux. Après la transformation d’Emiliano Boffelli, l’Argentine a pris l’avantage au score pour la première fois du match (17-16). Mais ce bonheur sera de courte durée puisque dès le renvoi, l’artilleur argentin est contré par Théo Dan sur une tentative de dégagement et voit le talonneur anglais redonner l’avantage aux siens en aplatissant derrière la ligne. Un terrible coup du sort pour celui qui venait de redonner espoir à tout un peuple. Derrière, sa prestation est également entachée par une pénaltouche non trouvée dans les 22 mètres anglais (54e), sur un temps fort de ses partenaires.