Un coup d’épée dans l’eau. Les négociations entre l’Union européenne et l’Australie ont échoué à déboucher sur un accord de libre-échange, malgré l’espoir d’une conclusion rapide, ont indiqué Bruxelles et Canberra. Un ministre australien estimait lundi qu’il faudra plusieurs années avant une reprise des pourparlers. Le ministre australien de l’Agriculture, Murray Watt, a indiqué que les négociateurs de l’UE n’avaient pas fait évoluer leur position lors du dernier cycle de négociations, organisé en marge d’une réunion du G7 au Japon.
«Malheureusement, nous n’avons pas obtenu le mouvement souhaité du côté de l’UE», a-t-il déclaré lundi à la chaîne de télévision publique australienne ABC. Il est peu probable que les négociations reprennent au cours de «la législature actuelle», a-t-il ajouté, suggérant que le gouvernement australien pourrait ne pas revenir à la table des négociations avant les élections législatives de 2025. «Je pense qu’il faudra un certain temps avant qu’un gouvernement australien ou un dirigeant de l’UE soit en mesure de négocier un accord. Et c’est assez dommage», a ajouté Murray Watt.
L’Union européenne s’était montrée optimiste quant à la conclusion d’un accord au G7 d’Osaka, mais l’Australie a «présenté des revendications agricoles qui ne reflétaient pas les récentes négociations», a indiqué un porte-parole de la Commission européenne. «La Commission européenne est prête à poursuivre les négociations», a déclaré la commission dans un communiqué. Le ministre français du Commerce, Olivier Becht, avait salué à la fin de la semaine dernière un «nombre d’avancées très positives», laissant espérer qu’un accord rapide soit trouvé.
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Les négociations entre l’UE et l’Australie sur un accord de libre-échange durent depuis 2018. Les deux parties peinent notamment à se mettre d’accord sur l’ouverture du marché européen aux exportations australiennes de viande ovine, de bœuf et de sucre. La question de l’accès des produits agricoles européens et les appellations d’origine protégée européennes (fromages, vins, viandes etc.) ont aussi compliqué la donne. L’Europe espère par cet accord un meilleur accès aux riches gisements australiens de «minéraux critiques», afin de réduire sa dépendance à l’égard de la Russie et de la Chine pour ces composants clés permettant la fabrication d’éoliennes et de batteries de voitures électriques.