Amandine, comment abordez-vous ce Championnat d’Europe à Montpellier, à 9 mois des J0 2024 ?Amandine Buchard : Je l’aborde comme n’importe quel autre Championnat d’Europe. Je suis relax, entre guillemets. Par le passé, j’ai payé pour voir que lorsque j’abordais une compétition trop frustrée ou trop stressée, cela m’empêchait d’être performante et de produire mon judo. Donc je suis détendue d’un point de vue positif, au sens où mon judo est en place, que je sais ce que je veux faire et que j’ai beaucoup travaillé dernièrement pour être prête. Je suis confiante sur ce que j’ai mis en place et je suis focus sur mon objectif, qui est d’être championne d’Europe. En plus, pour la petite histoire, le premier Championnat d’Europe que j’ai vécu dans ma carrière était à Montpellier en 2014. J’avais décroché la médaille d’argent et là, je veux gagner.

Hormis la Japonaise Uta Abe, toutes les filles les plus fortes de votre catégorie disputeront ces Championnats d’Europe. Est-ce important de marquer votre territoire lors de cette compétition ?À mes yeux, ce sera un très bon indicateur. Déjà lors du Masters en Hongrie au mois d’août, j’avais pu prendre l’Anglaise Chelsie Giles et la Kosovare Distria Krasniqi (pour deux victoires), ce qui était très positif. Et si je peux confirmer sur ce Championnat d’Europe, ce serait top. Maintenant, je ne veux pas pour autant me mettre une pression particulière. Je vais encore avoir des matches références avant les JO. Ce qui sera intéressant, c’est de voir comment elles ont progressé depuis le Masters et sur quoi elles ont travaillé, notamment vis-à-vis de moi. Ce sera une bonne manière de me positionner ensuite.

Le fait que ce soit en France donne-t-il une saveur particulière à l’événement, comme un avant-goût des Jeux ?Non, je ne fais pas de lien entre les deux. La saveur particulière, pour moi, c’est ce lien comme je l’ai dit avec mon premier Championnat d’Europe qui avait eu lieu à Montpellier. Cela fait remonter quelques très bons souvenirs (sourire). À domicile, cela donne encore plus envie d’être la meilleure possible.

Sur quoi avez-vous axé votre travail avant ce Championnat d’Europe ?Beaucoup sur le physique. J’ai fait moins de judo, et plus de musculation, de renforcement musculaire. J’ai beaucoup travaillé sur ma mobilité aussi, sur le kumi-kata (la prise du kimono), sur ma vitesse d’exécution. Je vais voir où j’en suis dans tous ces domaines depuis le Masters. Je vois cela comme un mini-bilan.

Dans cette équipe de France féminine, il y a une très forte concurrence dans certaines catégories pour décrocher le seul billet pour Paris 2024. Sentez-vous un stress qui monte chez vos coéquipières ? Soutenez-vous certaines ?Je ne me vois pas me positionner pour une plus que l’autre. Nous nous entraînons toutes ensemble, je vois le travail que tout le monde fournit. Dans certaines catégories, c’est certain que la course à la qualification pour les Jeux va durer jusqu’au dernier moment, au mois d’avril. Quand je les encourage, je le fais pour toutes, sans distinction. Pour moi, ce serait déplacé de prendre parti pour l’une ou l’autre. Nous nous entendons toutes bien. Je serai contente pour celles qui iront aux Jeux, et je serai là pour soutenir celles qui n’iront pas.

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