Le parquet général de Coblence a ouvert une enquête à l’encontre du footballeur de Mayence Anwar El Ghazi pour «trouble à l’ordre public», après ses messages à propos du conflit Israël-Hamas, a annoncé l’instance vendredi au SID. La justice allemande soupçonne l’international néerlandais Anwar El Ghazi de «trouble à l’ordre public par l’approbation de délits en lien avec un discours haineux», a expliqué le parquet de Coblence à l’agence de presse sportive allemande SID, filiale de l’AFP, confirmant ainsi une information du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Dans un message sur son compte Instagram le 17 octobre, Anwar El Ghazi avait apporté son soutien aux Palestiniens, terminant son message par la formule «Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre», slogan vu par certains comme un appel à la destruction d’Israël, par d’autres comme un appel à une égalité des droits entre Palestiniens et Israéliens. Il a été suspendu par son club de Mayence, qui s’était dit prêt à le réintégrer, assurant que le joueur s’était, au cours de plusieurs entretiens avec la direction du club, «distancié de son message publié sur son compte Instagram (le 17 octobre), qu’il avait lui-même supprimé quelques minutes plus tard».
Mais El Ghazi a tenu à préciser sa position mercredi sur Instagram. «Je ne regrette pas, ou je n’ai pas de remords concernant ma position. Je ne me distancie pas de ce que j’ai dit ou de ce que je soutiens, aujourd’hui et jusqu’à mon dernier souffle, pour l’humanité et les opprimés». Mayence a pris connaissance de ce communiqué avec «surprise et incompréhension». Le club «étudie les faits juridiquement» et les «évaluera ensuite».
Sans contrat au 1er septembre, El Ghazi a été recruté le 22 septembre par Mayence et a disputé 51 minutes réparties sur trois matches de championnat. Israël a lancé une guerre pour «anéantir» le Hamas en représailles à l’attaque sanglante sans précédent perpétrée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien, dont les commandos ont tué au moins 1.400 personnes, en majorité des civils israéliens, en bordure de la bande de Gaza, selon les autorités israéliennes qui assurent qu’au moins 240 otages sont encore retenus dans la bande de Gaza.
Plus de 8.500 Palestiniens ont été tués depuis le début des bombardements incessants menés par l’armée israélienne sur la bande de Gaza, selon un bilan du ministère de la Santé du Hamas.