Une nouvelle étape vers le déploiement des taxis volants électriques à Paris. Alors qu’une expérimentation de ces engins futuristes est prévue l’année prochaine pour six mois, à l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques, une enquête publique s’est ouverte lundi pour un peu plus d’un mois – jusqu’au 8 décembre -, comme l’ont repéré nos confrères du Parisien. Destiné à «recueillir les observations du public» parisien sur ce projet, il s’agit d’un préalable à l’avis définitif du ministère des Transports, attendu début 2024. Le lancement de l’expérimentation est lui programmé en mai 2024, et ce jusqu’au mois de décembre 2024.
Concrètement, ce projet d’expérimentation – qui pourrait ensuite être pérennisé – consiste en l’installation d’une barge sur la Seine, appelée «vertiport», située quai d’Austerlitz (XIIIe arrondissement). Les engins volants baptisés Volocity, de la start-up allemande Volocopter, à l’allure de gros insectes couronnés, devraient emprunter trois routes bien définies : l’une d’elles allant des aéroports de Roissy-Charles de Gaulle au Bourget, la deuxième de l’héliport d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) à l’aérodrome de Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines) et la troisième de l’héliport d’Issy-les-Moulineaux jusqu’au vertiport du quai d’Austerlitz. «Les aéronefs utiliseront, pour les besoins de l’expérimentation, les routes aériennes existantes le long du boulevard périphérique parisien et sur la Seine, entre la porte de Bercy et le quai d’Austerlitz, pour rejoindre l’héliport d’Issy-les-Moulineaux», précise le dossier d’enquête publique.
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Mais le chemin des taxis volants vers les JO est encore semé d’embûches. Le mois dernier, l’Autorité environnementale a rendu un avis relativement réservé sur le projet d’aménagement du vertiport. L’organisme a notamment jugé l’étude d’impact «incomplète par choix du maître d’ouvrage», le Groupe ADP (ex-Aéroports de Paris), pointant les nuisances sonores ou «l’augmentation des consommations énergétiques induite par le projet». Le Groupe ADP s’était défendu en rappelant qu’il s’agissait d’une «expérimentation», soulignant par ailleurs que l’avis de l’Autorité environnementale n’est que «consultatif». Interrogé par Le Parisien ce mardi, le président du gestionnaire des aéroports franciliens Edward Arkwright a affirmé avoir «pris le temps de répondre à certains fantasmes», ADP ayant également revu à la baisse le nombre de vols prévus.
En outre, pour faire voler ses taxis volants pour les JO, il faut encore au constructeur Volocopter obtenir la certification de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) au printemps 2024, même si «ce n’est pas facile», a concédé le PDG de l’entreprise, Dirk Hoke. «Nous avons deux scénarios. Si nous obtenons la certification dans les délais, nous serons prêts à ouvrir cinq liaisons avec passagers, notamment entre une barge amarrée sur la Seine quai d’Austerlitz et Le Bourget, entre l’héliport d’Issy-Les-Moulineaux et Saint-Cyr l’École à côté de Versailles, entre les aéroports de Roissy et Le Bourget, avait expliqué Dirk Hoke au Figaro le mois dernier. Dans le cas contraire, nous demanderons une dérogation pour réaliser des vols de démonstration sans passager. C’est notre plan B.»