Entrepreneur un jour, entrepreneur toujours. Si WeWork dépose désormais le bilan, son cofondateur Adam Neumann reste un habitué des créations d’entreprises. En 2019, l’Israélo-américain avait été mis à pied par le conseil d’administration de WeWork pour une gestion néfaste du groupe. Qu’à cela ne tienne, l’homme de 44 ans est revenu l’année dernière sur le devant de la scène avec de nouveaux projets.
Il a notamment créé la société Flow, spécialisée dans le partage d’appartements et l’achat en leasing. Concrètement, les loyers des locataires servent à acheter progressivement un bien, dont le prix final est inférieur à celui du marché. Un principe similaire à celui de l’automobile, qui permet à de jeunes acheteurs de devenir propriétaires à moindres coûts. Parmi les logements, Adam Neumann s’appuie sur son parc de 4000 appartements américains, estimés en 2022 à une valeur d’un milliard de dollars.
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En plus de l’achat en leasing, l’entrepreneur propose toute une série de services comme des «dortoirs pour adultes», une conciergerie, du gardiennage d’animaux ou encore des aides à l’emménagement et au déménagement. Flow permettrait également de détenir un portefeuille numérique avec des cryptomonnaies pour «réaliser des transactions externes» et aurait «un programme de récompenses en tokens», selon le magazine Forbes .
Si, pour l’heure, le projet semble encore flou, il est pourtant déjà une licorne et affiche une valorisation d’un milliard de dollars. Le financement de l’entreprise repose avant tout sur un seul et même homme : Marc Andreessen. En août 2022, ce dernier a ainsi déposé 350 millions de dollars pour soutenir l’initiative de son ami, grâce à son fonds Andreessen Horowitz, alias «a16z». Dans un communiqué, Marc Andreessen a assuré l’année dernière qu’Adam Neumann était «un leader visionnaire qui a révolutionné avec Wework la plus grande classe d’actifs au monde, [soit] l’immobilier à destination commerciale».
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Fort de cet engouement, Adam Neumann a lancé une autre entreprise cette année, intitulée Flowcarbon. Cette société a, elle aussi, un lien avec les cryptomonnaies puisqu’elle «transforme des crédits carbone en produits sur la blockchain». Sur son site, la société prévoit que les «marchés du carbone seront multipliés par quinze d’ici 2030 pour atteindre les objectifs climatiques de l’Accord de Paris». «Flowcarbon est en mesure d’ajouter de la liquidité et de la transparence sur le marché du carbone, ce qui permet à davantage de capitaux de circuler directement vers les grands projets de conservation, de reboisement et de restauration des écosystèmes», complète la présentation du projet. Là encore, le fonds Andressen Horowitz a contribué au financement avec une levée de 38 millions de dollars lors d’un tour de table total de 70 millions de dollars.
Mais cette deuxième entreprise ne parvient pas à convaincre, et Flowcarbon est même accusée d’être «une arnaque dans une arnaque» par le média Vox . «Je pense qu’ils essaient de résoudre quelque chose qui n’est pas un problème», relève ainsi à Recode Robert Mendelsohn, professeur de politique forestière et d’économie à Yale. «Les crédits eux-mêmes ne provoquent peut-être pas de réduction de carbone», ajoute-t-il. Est-ce (encore) un projet qui ne tiendra pas la route ? Les deux entreprises d’Adam Neumann devraient désormais être scrutées de près, notamment par les investisseurs.