Pour son baptême du feu quelques semaines après son arrivée à la direction des ressources humaines de la SNCF, Philippe Bru espère avoir convaincu les syndicats. Mercredi, il a présenté ses propositions de hausse de salaires aux quatre organisations syndicales représentatives (CGT, Sud Rail, Unsa Ferroviaire, CFDT) dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO). En 2024, la direction de la SNCF propose une hausse de la masse salariale de 4,6% en moyenne.
«C’est deux points de plus que le niveau de l’inflation estimé à 2,6% l’an prochain, souligne le nouveau DRH. Ces deux dernières années, la hausse des rémunérations a globalement progressé de 12% en moyenne, soit 6% par an, et même de 14% pour les plus bas salaires». Sur les trois dernières années, les salaires le plus faibles du groupe ferroviaire auront en moyenne été revalorisés de 21%, indique la SNCF.
La hausse de 4,6% proposée par la SNCF aux syndicats comprend une augmentation générale de 1,8% pour tous les salariés. S’ajoutent des mesures individuelles pour 2% et 0,8% de hausses sur les bas salaires. Le coût global pour l’entreprise est de 300 millions d’euros. «À partir du 1er janvier, aucun salarié de la SNCF n’aura un salaire inférieur au SMIC annuel majoré de 10%», précise Philippe Bru.
L’entreprise ferroviaire, qui a profité d’un record de trafic cette année, a également fixé à 400 euros la prime de partage de la valeur distribuée à l’ensemble de 150.000 salariés. Les primes de nuit, de travail le dimanche et les jours fériés seront aussi relevées de 4%. Les organisations syndicales ont jusqu’au 22 novembre pour signer ou non cet accord. Si tel n’est pas le cas, l’entreprise peut prendre la décision de manière unilatérale.
La SNCF cherche à rester attractive pour continuer à embaucher. Elle a recruté 8000 personnes cette année. « Alors que l’année 2022 avait marqué une stagnation des effectifs, les recrutements menés en 2023 ont marqué une hausse de 2,2% du nombre de salariés. Ils devraient encore progresser en 2024 », précise Philippe Bru. La SNCF a connu une forte hausse des candidatures cette année ( 37%). «Mais il y a toujours des tensions pour embaucher dans certaines régions et certains métiers», tempère le DRH du groupe ferroviaire.