Après sa conférence de presse, mercredi, le sélectionneur du XV de France a accordé un long entretien à L’Équipe. Dans lequel il aborde le sujet de l’arbitrage. Avec prudence et modération. Précisant que, s’il a envoyé au patron des arbitres de World Rugby, le Français Joël Jutge, un clip regroupant neuf actions du quart de finale perdu contre l’Afrique du Sud sur lesquelles il souhaite des explications quant à l’arbitrage du Néo-Zélandais Ben O’Keeffe, il ne souhaitait pas alimenter la polémique. « Je veux rester sur un message de construction. Je veux qu’on accepte, et qu’on dépasse», a tenu à préciser le sélectionneur du XV de France.

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« Je ne veux pas faire un focus là-dessus, je suis un éducateur, donc je vais faire très attention à ce que je dis. Il y a deux adversaires, avec au milieu un corps arbitral, c’est-à-dire un arbitre central, des juges de touches, et un TMO. Et ça donne ce que ça donne. (…) Ça va paraître paradoxal par rapport à ce que je peux dire, aux images que j’ai envoyées, mais je trouve que les arbitres travaillent bien, et qu’on travaille bien avec eux. Ce qui leur est arrivé, ce n’est pas juste. Ils sont sur la bonne voie. Ce débat, ça les fragilise et ça me gêne. Parce que ça fragilise le rugby en général, ça fragilise la victoire des Sud-Africains, ça enlève de la légitimité à la performance. J’ai peur qu’on prenne ces débats comme un boomerang. Le problème, c’est la cohérence.»

Fabien Galthié regrette particulièrement ce dernier point. «Après les matches de poule, pour les quarts de finale, il a été décidé de moins faire appel aux images. Pour aller plus vite, avoir moins de discussion. Je pense aussi qu’il a été décidé de laisser l’arbitre de champ prendre un maximum de décisions. Et pour les demies, tout le monde est revenu. Comme un rétropédalage. Ce qui est compliqué à appréhender, c’est la cohérence. C’est ça qui a mis les arbitres en difficulté.»

Il est enfin revenu sur l’agacement des Bleus, de plus en plus visible à mesure que le match avançait, envers M. O’Keeffe. «Cette tension, c’est un fait de match qui a contribué à dégrader notre lucidité, notre justesse. Entre influencer l’arbitre, l’accompagner, et se mettre en opposition, la frontière est fragile. Et là, je pense qu’on a touché du doigt la frontière. (…) Parfois, tu peux pousser la décision (de l’arbitre). Et parfois, tu ne peux pas. Et là, ce n’était pas possible.»