Il existe «une cinquième colonne islamiste», a dénoncé le maire de Nice, Christian Estrosi, ce jeudi 9 novembre, au micro de Cnews lors d’une interview animée par Sonia Mabrouk. Or, ces termes, l’édile les avait déjà employés en 2015, ce qui lui avait valu d’être «vilipendé, extrême-droitisé, nazifié», a commenté la journaliste sur la chaîne d’information en continu.
Christian Estrosi, membres d’Horizons, persiste et signe en affirmant être encore plus inquiet, près de huit ans plus tard, par la situation dans l’Hexagone. «Elle [la cinquième colonne] a pris encore plus d’ampleur». «Elle avance avec ses ramifications, telle une pieuvre tentaculaire, elle s’installe de partout, prête à faire sauter ici, tuer là-bas», a poursuivi l’édile en citant plusieurs attentats qui ont meurtri la France ces dernières années, tels que le Bataclan en 2015, l’attentat de Nice en 2016 ou encore l’assassinat du père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray la même année.
«Nous avons des ennemis qui avancent cachés, rampants et qui à tout moment peuvent déclencher une guerre dans notre pays», a finalement tranché l’élu niçois.
Mais que désigne précisément cette expression ? La «cinquième colonne » renvoie à la figure du traître embusqué à l’intérieur d’un pays ou d’une armée et nous vient tout droit de la guerre civile espagnole (1936-1939). La «Quinta columna» a en effet été évoquée par le général Emilio Mola lors d’une allocution à la radio alors que les troupes nationalistes des généraux Franco et Mola, réparties en quatre colonnes, convergeaient vers Madrid. Le général avait ainsi fait allusion à une cinquième colonne se tenant prête à l’intérieur de la capitale au milieu des partisans du camp républicain. Cette astuce de propagande avait pour objectif de semer la panique dans les rangs républicains. Popularisée au XXème siècle, cette expression dénonce aujourd’hui tous les ennemis de l’intérieur.
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«Et aujourd’hui plus personne ne vient dénoncer cette cinquième colonne parce qu’elle est là», s’est insurgé Christian Estrosi sur le plateau de la chaîne en continu. Pour le maire de Nice, la guerre lancée par le Hamas contre Israël, le 7 octobre dernier, est «une guerre déclarée au monde libre». L’ancien élu LR affirme ainsi qu’il est difficile de ne pas comprendre «que le Hamas, que Daesh, que l’État islamique, qu’al-Qaïda, que les Frères musulmans, c’est tout pareil». «Ce qui concerne Israël, nous concerne aussi», a-t-il ainsi asséné en évoquant une «guerre de civilisation».
Ainsi, «nous devons mener cette guerre tous ensemble pour éradiquer tous ces mouvements terroristes». L’élu a toutefois insisté sur l’importante distinction entre islam et islamisme. «Ça n’a rien à voir», a-t-il lâché. L’islamisme, c’est «l’instrumentalisation d’une religion à des fins politiques et à des fins d’extermination de tout ce qui n’est pas ce qu’ils incarnent eux». Or, une «immense majorité de nos concitoyens de confession musulmane» ne se «reconnaissent pas là-dedans», a-t-il martelé.