Le directeur du football de Lyon Vincent Ponsot a confirmé vendredi devant la presse l’intention du club rhodanien de faire appel de la décision de la LFP de faire disputer le match OM-OL le 6 décembre au Vélodrome avec du public et demande de nouveau de jouer sur terrain neutre.
«Nous, on veut pouvoir jouer au football sans avoir peur, ni risquer quoi que ce soit. On ne veut pas de sanction sportive parce que les joueurs marseillais n’y sont pour rien. On veut jouer sur terrain neutre», a insisté M. Ponsot. «On ne va pas s’arrêter là. On le doit aux joueurs et l’encadrement.»
L’OL, qui attend l’issue des recours, regrette «une décision politique» de la commission de discipline. Celle-ci s’est déclarée incompétente car les incidents ont eu lieu en dehors du stade. «On ne peut pas comprendre, on a un entraîneur qui a failli perdre un œil», a réagi Vincent Ponsot qui appelle la commission à «marquer le coup» face à cette agression d’un entraîneur inédite en France.
«L’ancien article 129 des règlements généraux indique que tous les clubs sont responsables du comportement de leurs supporters», a rappelé Ponsot, précisant que cet article «ne parlait pas de territorialité». Évoquant un «guet-apens», il rappelle que les deux hommes passés en comparution immédiate sont des supporters de l’OM, «deux Fanatics».
Selon lui, la banderole «Soutien aux Interpellés», déployée lors du match de l’OM contre Lille, «démontre bien le lien entre les supporters et les auteurs de violence. De même, la Ligue propose, en général, de mettre un délégué dans le bus. C’est bien qu’elle se sent concernée par le trajet vers le stade», a encore expliqué Vincent Ponsot. Il déplore par ailleurs la position de la préfète des Bouches-du-Rhône «qui exige l’interdiction des supporters de l’OL, un bus mieux sécurisé». «C’est donc de notre faute», s’est étonné le dirigeant lyonnais.
«Qui nous dit que cela ne se reproduira pas?» s’est inquiété le milieu Corentin Tolisso, sidéré par l’absence de sanction. «On va retourner là-bas comme si de rien n’était ? J’ai vraiment eu peur.» De son côté, l’entraîneur Fabio Grosso, a déclaré «être presque sûr que l’on ne retournerait pas là-bas».
En désaccord avec la décision prise par la LFP, l’Olympique Lyonnais pourrait-il décider de ne pas se rendre à Marseille le jour du match, soit le 6 décembre, si rien ne change d’ici là ? «On n’en est pas à ce stade. On va faire nos recours parce qu’on estime être dans notre bon droit. On espère obtenir quelque chose de différent. Si ce n’est pas le cas, il faudra un échange avec nos joueurs et entraîneurs qui étaient dans le bus», a répondu Vincent Ponsot.
De son côté, Fabio Grosso a indiqué ne «pas avoir pensé» au boycott tandis que Corentin Tolisso a botté en touche : «On n’a pas eu le temps d’en parler, mais on en parlera peut-être pendant la trêve.» Si l’OL décidait de marquer le coup en refusant de retourner au stade Vélodrome, il s’exposerait à une défaite 3-0 entérinée par forfait. Un scénario peu probable mais pas écarté par le club, à un mois de la date fixée pour rejouer cet Olympico face à l’OM.