«J’ai beaucoup d’affection pour Victor Wembanyama… mais je n’en aurai pas ce soir», s’amusait Rudy Gobert avant d’affronter «Wemby» et les Spurs, vendredi, au Frost Bank Center. Et ce trois ans après l’avoir croisé sur les planches de Nanterre, pour le «fun». Un simple entraînement. Des images qui avaient fait le tour du monde (voir ci-dessous). «C’est un plaisir de pouvoir l’affronter, enfin. Depuis ce 2 contre 2 à Nanterre, on a bien évolué, surtout lui», souriait encore le pivot de Minnesota, qui se voit en «protecteur» et «mentor» pour le prodige de 19 ans. À l’image du premier duel entre les deux intérieurs français, qui s’achevait par deux points près du cercle pour Gobert, au physique, et Wembanyama sur les fesses, on comprenait vite qu’il n’y aurait pas de cadeau. Au final, ce sont les T-Wolves qui ont fait respecter la hiérarchie (110-117) pour le gain d’une cinquième victoire consécutive, leur première en déplacement. Un match qui comptait aussi pour la NBA Cup. Quatrième revers de rang pour les Texans, qui recevront Miami dimanche.

Premier enseignement à tirer quand on est Français : la raquette des Bleus pourrait vite devenir infranchissable avec la doublette Gobert/«Wemby». Vivement les JO de Paris (26 juillet-11 août 2024) ! Surtout concerné par les taches de l’ombre et laissant la lumière à Karl Anthony Towns (29 pts, 12 rbs) et Anthony Edwards (28 pts), Rudy Gobert a fini avec 11 points à 5/10 aux tirs, 10 rebonds, 1 passe et 1 interception vendredi. Pas épargné par le Madison Square Garden lors de sa dernière sortie, Victor Wembanyama a quant à lui répondu présent et rendu une copie très propre, consistante et aboutie, malgré quelques erreurs de jeunesse bien compréhensibles : 29 points à 12/21 aux tirs, dont 3/6 à longue distance, 9 rebonds, 4 passes, 1 interception et 4 contres, dont deux face à… Rudy Gobert. 29 points aussi pour son coéquipier au sein du club texan, le revenant Devin Vassell (8/16 aux tirs).

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Les Spurs ont fait parler leur vitesse, leur folie et leur fougue afin de prendre le meilleur départ (9-2) dans cette partie, avec un énorme dunk de «Wemby». Les deux Français avaient souvent l’occasion de se frotter l’un à l’autre. Premier vrai un-contre-un au buzzer de la fin du premier quart, Gobert poussant Wembanyama à un tir en reculant très, trop compliqué (27-22). Ce dernier démarrait le deuxième par un tir sur le museau de son aîné, puis un autre sur celui de «KAT», avant un triple de Doug McDermott qui donnait 10 aux siens (34-24). Le duel Gobert/«Wemby» se poursuivait dans la peinture, duel équilibré, avec plusieurs ballons gardés en vie par Gobert, mais «Wemby» faisait parler sa mobilité pour provoquer une faute de son compatriote avant de le contrer près du cercle et de rentrer un triple devant lui depuis Le Chesnay pour égaliser à 53-53, alors que Minnesota avait rééquilibré les débats et même pris la tête à 46-48 grâce à Anthony Edwards, qui n’avait pas peur des longs segments de l’ancien Met (54-56 MT).

Poursuivant sur sa lancée à la reprise, l’équipe de «Twin cities» commençait à montrer pourquoi elle est la meilleure de la ligue en défense dans ce début de saison. Gobert peu servi par ses partenaires mais impactant, Wembanyama altruiste avec cette magnifique passe à terre pour Zack Collins. Le Francilien commettait aussi et surtout deux fautes rapides, dont une en mordant sur une feinte de «Antman». En fait, les fautes tombaient de partout sur «SA», avec notamment la quatrième de Collins. Gobert enfonçait Wembanyama sous le cercle au cœur d’un 12-0 des Wolves (59-75), enfin lancés. Repoussés loin du cercle, les Spurs déjouaient. Sur un fil. Série stoppée par un alley-oop conclu par «Wemby», mais «KAT» – époustouflant dans ce troisième quart – et compagnie avaient clairement pris le contrôle.

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Le score à 12 minutes de la fin ? 73-90. Au repos en fin de troisième quart-temps, les deux Français revenaient aux affaires pour le début du quatrième. Injouable, Towns continuait son festival. Encore que, le Dominicain subissait aussi la loi de Wembanyama, incontrable quand il shoote en reculant. San Antonio effectuait un petit rapproché, revenant à -12 sur un alley-oop de son Français (83-95). Alors que l’ex-joueur de Nanterre soufflait sur le banc, Gobert faisait à son tour sentir sa présence, aux rebonds mais aussi avec ce dunk puissant. Retour de «Wemby», deux points d’entrée, alors que San Antonio relançait le suspense (96-102). Et si, et si… Une transition gâchée, une faute offensive : passage à vide pour Gobert, encore contré par Wembanyama. Avec quatre points de suite, ce dernier ramenait San Antonio à -7 à moins de deux minutes de la fin (101-108). Il se faisait pardonner de sa faute bête dans la dernière minute par un énorme trois points sur la tête de «KAT», à 33 secondes du terme (110-115), en vain (110-117 score final).