Le groupe d’Ehpad privé Orpea a annoncé lundi le lancement d’une augmentation de capital «d’environ 3,9 milliards d’euros» visant à effacer une partie de sa dette dans le cadre de sa restructuration financière.
Cette augmentation de capital, qui doit durer jusqu’au 27 novembre inclus, a pour objectif d’effacer «l’intégralité de l’endettement non sécurisé», c’est-à-dire la partie la plus spéculative de la dette du groupe, indique dans un communiqué Orpea, en grande difficulté financière après le livre «Les Fossoyeurs» du journaliste Victor Castanet paru début 2022.
L’ouvrage avait révélé des maltraitances de pensionnaires, des irrégularités financières et des manquements dans la gestion des ressources humaines, sous l’ancienne direction. Le groupe fait depuis l’objet de poursuites judiciaires. La justice avait rejeté jeudi un dernier recours contre la procédure de restructuration financière, qui doit aboutir à l’arrivée au capital d’un groupement mené par la Caisse des dépôts. La dette totale d’Orpea s’élève à plus de 9 milliards d’euros.
La restructuration financière doit passer par trois augmentations de capital successives, d’un montant total de 5,4 milliards d’euros. La première, annoncée lundi, aura lieu à un prix de 0,0601 euro par action – une valeur qui «doit être considérée comme peu pertinente». En effet, une deuxième augmentation de capital aura lieu au prix de 0,0178 euro et une troisième au prix de 0,0133 euro par action, à des dates pour l’instant non précisées.
Ainsi, les actionnaires existants choisissant de souscrire à la première augmentation de capital s’exposent à une «perte de valeur potentielle significative de jusqu’à 70% du capital investi», met en garde Orpea. Et la deuxième augmentation de capital, à un prix bien inférieur, «retire tout intérêt, pour un actionnaire existant» à souscrire à la première, souligne le groupe.
Les actions émises lors de la première augmentation de capital qui ne seraient pas achetées par les actionnaires existants seront attribuées aux créanciers non sécurisés du groupe, pour compenser la dette. À l’issue des opérations, un groupement mené par la Caisse des dépôts, bras financier de l’État, avec la Maif, CNP et MACSF (mutuelle des professionnels de santé) détiendra 50,2% du capital d’Orpea. Les créanciers en posséderont 49,4% et les actionnaires actuels, s’ils décident de ne pas participer aux augmentations de capital qui leur seront ouvertes, auront 0,4%.