Sur les impôts, Emmanuel Macron persiste et signe. Bien que certaines voix au sein de la majorité, à l’instar de Yaël Braun-Pivet, pousse le président de la République à les augmenter pour redresser les comptes publics, le chef de l’État continue de s’y refuser. «Est-ce que la réponse doit être de changer de politique ? Il y a eu ce débat. Certains l’ont poussé. Je ne l’ai pas souhaité parce que notre politique donne des résultats», explique Emmanuel Macron dans une interview à La Tribune Dimanche.
Une politique qui doit permettre à la France d’arriver au plein-emploi, promet le président. «C’est l’objectif qu’on poursuit depuis 2017. Nous avons des résultats. Nous devons aller plus loin, martèle Emmanuel Macron. Si on arrive au plein-emploi, si les entreprises tirent parti de la stabilité de notre politique de l’offre et investissent, on réglera une bonne partie de notre sujet de finances publiques.» Emmanuel Macron en avait fait l’ambition prioritaire de son second quinquennat : en 2027, la France atteindra le plein-emploi, en passant sous la barre des 5% de chômage.
Une perspective que son propre ministre de l’Économie et des finances avait enterrée début mars. Ce désaccord a provoqué des tensions entre Emmanuel Macron et son ministre qui ne cache plus ses ambitions présidentielles pour 2027. «À modèle social constant, on n’y arrivera pas», a affirmé Bruno Le Maire sur France Inter, qui avait pointé du doigt les largesses de l’État-providence, à commencer par la durée d’indemnisation des chômeurs, trop longue à son goût. Une durée qui pourrait être ramenée progressivement à 12 mois contre 18 mois actuellement.
En attendant, la France doit faire face à une situation budgétaire délicate : le déficit 2023 dérape à 5,5% du PIB en 2023 alors que le gouvernement l’attendait plutôt autour de 4,9%. Pour rassurer les agences de notation, Moody’s en tête qui n’a pas dégradé la note de la France, Bruno Le Maire a assuré que le déficit de la France passera, comme l’exécutif l’a prévu, sous les 3% en 2027.