Alstom, plombé par des difficultés commerciales et financières, a annoncé mercredi un plan de réduction des coûts avec la suppression notamment de 1.500 emplois soit 10% des fonctions commerciales et administratives. Le groupe ferroviaire se donne pour objectif une réduction de sa dette de 2 milliards d’euros d’ici mars 2025, via un programme de cession d’actifs et éventuellement, «en fonction des conditions de marché», une augmentation de capital, selon un communiqué.

Le deuxième constructeur ferroviaire mondial traverse une crise depuis l’annonce le 4 octobre aux investisseurs d’une consommation excessive de trésorerie. Son flux de trésorerie libre a plongé dans le rouge lors du premier semestre 2023/2024 de son exercice décalé à -1,1 milliard d’euros.

Le lendemain, l’action plongeait de plus de 37% et n’a pas remonté la pente depuis. Ce problème de trésorerie au premier semestre «constitue un appel clair au changement», a insisté le PDG du groupe Henri Poupart-Lafarge cité dans le communiqué de résultats. «Bien que la demande reste à un niveau soutenu, malgré une certaine volatilité, notre performance commerciale a été faible», a-t-il ajouté, notamment en raison du retard pris dans la finalisation du programme Aventra, 443 trains destinés au Royaume-Uni et hérités du portefeuille de Bombardier Transport racheté début 2021, et un versement d’acomptes plus faible que prévu.

Le plan d’action prévoit donc des cessions d’actifs pour un montant compris entre 500 millions et 1 milliard d’euros ou encore une amélioration de la performance opérationnelle avec la réduction des délais de livraison. Le groupe veut aussi se positionner sur des prises de commande de qualité où la marge potentielle est plus importante. La restructuration touche aussi le sommet du groupe puisqu’il a été décidé de dissocier les fonctions de président du conseil d’administration de celui de directeur général à partir de juillet 2024. Henri Poupart-Lafarge, PDG depuis février 2016, ne restera plus que directeur général.

L’ancien directeur général de Safran Philippe Petitcolin doit être nommé président du conseil d’administration. Au premier semestre de son exercice décalé 2023/2024, Alstom a présenté un chiffre d’affaire en légère hausse de 4,9% à 8,4 milliards d’euros et un résultat net part du groupe tout juste dans le vert à 1 million d’euros (contre une perte nette de 21 millions d’euros un an plus tôt). Il espère améliorer son flux de trésorerie libre au deuxième semestre pour le ramener à entre -500 et -750 millions d’euros sur la totalité de l’exercice.

A la suite de ces annonces, le cours de l’action d’Alstom a plongé de plus 11% dans les premiers échanges à la Bourse de Paris mercredi. Le groupe ferroviaire chutait de 8,82% à 12,92 euros vers 09H20.