La Cnil, autorité indépendante gardienne de la vie privée des Français, a annoncé mercredi lancer «une procédure de contrôle» vis-à-vis du ministère de l’Intérieur, après la publication d’informations concernant l’utilisation non déclarée par la police d’un logiciel de vidéosurveillance. «La Cnil initie une procédure de contrôle vis-à-vis du ministère de l’Intérieur suite à la publication d’une enquête journalistique informant d’une possible utilisation par la police nationale d’un logiciel de vidéosurveillance édité par

Selon une enquête du site d’investigation Disclose parue mardi, les forces de l’ordre ont acquis en 2015, «en secret», un logiciel d’analyse d’images de vidéosurveillance de la société israélienne Briefcam, spécialisée dans le développement de logiciels destinés à la vidéosurveillance algorithmique, et aujourd’hui détenue par le géant japonais Canon. «Depuis huit ans, le ministère de l’Intérieur dissimule le recours à cet outil qui permet l’emploi de la reconnaissance faciale», écrit Disclose.

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La Cnil mène déjà des contrôles sur les caméras de vidéosurveillance algorithmique (ou «augmentées») utilisées notamment par des collectivités locales. «On contrôlera très probablement certaines des caméras augmentées utilisées dans le cadre des JO» de Paris, avait par ailleurs assuré la Commission en mai. Le Parlement français a adopté en avril un texte de loi en vue des JO-2024 qui contient un important volet sécuritaire, dont la vidéosurveillance algorithmique, censée permettre de repérer plus rapidement des «événements» potentiellement dangereux à partir d’images de caméras et de drones, et de les signaler aux équipes de sécurité.

L’exécutif et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, invoquent le besoin de sécuriser les millions de visiteurs et insistent sur les garde-fous et l’absence de reconnaissance faciale. Mais des élus de gauche, des associations comme Amnesty International et la Quadrature du net ou le Conseil national des barreaux sont contre.