Trois pages pour poser des exigences. Jordan Bardella a décidé d’écrire à Emmanuel Macron avant la deuxième édition des «rencontres de Saint-Denis», qui ont lieu ce vendredi 17 novembre. Le président du Rassemblement national l’avait déjà fait, avant la réunion du 30 août comme l’avait révélé Le Parisien, pour imposer ses conditions.

Cette fois, le ton de la lettre, que Le Figaro a pu consulter (voir ci-bas) est bien différent. Jordan Bardella a décidé d’aller à la rencontre voulue par Emmanuel Macron dans un «esprit beaucoup plus combatif que la dernière fois », souligne un de ses proches. « On est venu la première fois de façon constructive, maintenant c’est le temps du concret. » En août, il avait demandé l’organisation d’un référendum le jour des élections européennes, le 9 juin. Cette requête sera réitérée.

«J’accepte donc à nouveau votre invitation à l’échange direct, au partage de nos désaccords, avec esprit de responsabilité, mais aussi et surtout avec l’impérieuse exigence que ce rendez-vous aboutisse à des décisions d’intérêt général pour le peuple français», écrit Jordan Bardella, à Emmanuel Macron, avant de faire valoir : «La vérité m’oblige à reconnaître que la période qui nous sépare du 30 août dernier et notre premier rendez-vous à Saint-Denis n’a débouché sur aucune avancée d’ampleur pour améliorer le quotidien des Français, ni sur la définition d’un cap pour la Nation.»

Le président du RN fustige les «grands débats», «les conférences», «les Grenelles» ou les «comités expertocratiques» qui seraient des «produits de communication qui ne peuvent plus dissimuler une impuissance à décider». Il estime malheureux que les propositions du RN sur le pouvoir d’achat n’aient pas été reprises, que la situation de l’Éducation nationale «continue de se dégrader» et que «la loi immigration apparaît comme une minuscule loi ordinaire dans un contexte si extraordinaire».

Dans cette lettre, Jordan Bardella évoque longuement la guerre entre Israël et le Hamas, et l’impact du conflit en France. «Il ne devrait y avoir qu’une France et une République, mais les ondes sismiques de la guerre au Proche-Orient se sont propagées jusqu’à nous, réaffirmant sur notre sol l’existence de communautés parallèles à la communauté nationale, hostiles à ses valeurs, habitées de la haine de ce que nous sommes », affirme-t-il. «Le succès de la marche contre l’antisémitisme ne doit pas rester lettre morte», assène le patron frontiste demandant « la fermeture des mosquées radicales, l’expulsion des étrangers radicalisés et la dissolution de toutes les officines relayant l’idéologie du Hamas sur notre sol».

Enfin, Jordan Bardella estime, à propos du principal sujet de discussion qui aura lieu demain, que «considérer que l’article 11 ne suffit pas à consulter les Français par référendum, c’est lancer un débat dilatoire». Le patron du RN fait valoir que, selon lui, l’article 11 permettrait l’organisation d’un référendum sur l’immigration.

La lettre de Jordan Bardella à Emmanuel Macron :