En cette fin d’année 2023, le groupe Figaro accueille un fleuron français de la presse magazine. Il vient d’acquérir auprès de Vivendi et sa filiale Prisma Media l’hebdomadaire Gala , qui s’est imposé au fil des décennies comme une référence de la presse de célébrités et est devenu un puissant acteur digital en Europe. « C’était une très belle opportunité pour notre groupe de poursuivre la transformation de son modèle économique, en intégrant un magazine de référence très digitalisé et complémentaire avec nos autres titres. Il jouit d’une forte dynamique sur l’actualité au-delà même du people », commente Marc Feuillée, directeur général du groupe Figaro. La Commission européenne a donné son accord mercredi à l’opération et l’acquisition sera effective avant la fin du mois de novembre.

En l’espace de seulement trois ans, Gala aura changé deux fois de propriétaire, passé des mains de Bertelsmann à celles de Vivendi fin 2021, puis du groupe Figaro aujourd’hui. « Le fait que l’arrivée de Gala dans le groupe Figaro intervienne l’année des 30 ans du magazine est de très bon augure », se réjouit Matthias Gurtler, directeur de la rédaction de Gala. « La puissance du Groupe Figaro va nous aider à atteindre nos objectifs de croissance et d’innovation permanente », abonde le journaliste, présent dans la maison Gala depuis près de quinze ans.

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Les 60 journalistes de Gala (sur un total de 70 salariés), répartis entre le print, le site web et le service vidéo, ont tous choisi de continuer l’aventure. Au cours des prochains mois, ils ont vocation à s’installer à Paris, rue de l’Abbé-Groult, aux côtés d’autres salariés du groupe Figaro.

« La ligne éditoriale de Gala est de raconter, montrer la personne au-delà de la personnalité », explique Matthias Gurtler. « En capturant des moments naturels des célébrités en dehors des photocalls, que ce soit les stars plus classiques du cinéma, de la mode ou de la musique, mais également de plus en plus des politiques et des sportifs ces dernières années », précise-t-il.

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Avec l’intégration de Gala, le groupe Figaro bénéficiera notamment de la grande expertise du titre sur les réseaux sociaux, alors que la marque réunit plus de 9,4 millions d’abonnés sur TikTok (dont 60% sont situés à l’étranger). Ce qui en fait le premier compte de média européen sur l’application la plus téléchargée du globe, et le quatrième à l’échelle mondiale, derrière MTV et devant Vogue. « Gala a su créer avec TikTok le CNN du glamour et retrouver une forme d’identité depuis la pandémie, dans un contexte où les célébrités se mettent de plus en plus en scène elles-mêmes sur les réseaux sociaux, estime Matthias Gurtler. Nous nous considérons aujourd’hui comme un tri-média, entre le print, le web et le volet vidéo sur les réseaux sociaux . »

« Les magazines qui ont réussi à faire pivoter leur modèle afin de toucher les publics sur tous les supports ne sont pas si nombreux », estime de son côté Marc Feuillée. Au-delà de l’aspect people, l’offre éditoriale de Gala à destination des femmes (mode, beauté, life style) est, par ailleurs, un secteur stratégique pour le groupe Figaro, qui compte déjà dans son portefeuille le site grand public Le Journal des femmes , et le titre de presse premium Madame Figaro . En combinant ces trois marques, le Groupe Figaro touchera ainsi 14,6 millions de femmes, soit 52% de la population féminine en France.

Des coulisses du défilé de Pharrell Williams pour la marque de luxe Louis Vuitton sur le Pont-Neuf aux indiscrétions de la cérémonie du Ballon d’Or, en passant par le dîner organisé il y a quelques semaines par le président Emmanuel Macron pour Charles III au château de Versailles, les équipes de Gala sont partout. « Les premiers influenceurs du magazine sont finalement nos journalistes sur le terrain », glisse le directeur de la rédaction. La diffusion payée France de Gala est de 123.123 exemplaires chaque semaine, dont quelque 20.000 abonnés au magazine papier glacé, selon les dernières données de l’OJD. « L’abonnement numérique ne peut être qu’un avantage complémentaire pour Gala, très axé sur l’audience (plus de 1,1 million de lecteurs au quotidien, NDLR) et les contenus gratuits », précise Matthias Gurtler. Chaque année, pendant toute la durée du Festival de Cannes, la rédaction édite également Gala Croisette, un quotidien de 96 pages en versions française et anglaise, distribué à 15.000 exemplaires dans les grands hôtels, les restaurants et les lieux de sorties de la Croisette, grâce à une trentaine de partenaires publicitaires.

Rentable, Gala tirait en 2022 la moitié de ses 40 millions d’euros de chiffre d’affaires de la publicité. Après le temps de l’intégration, Le Groupe Figaro et Gala se pencheront sur les différentes synergies économiques et éditoriales naturelles à mettre en place dans les prochains mois, autour d’une régie publicitaire commune, des bassins de lecteurs, de promotions croisées, des newsletters ou encore de la billetterie sur l’évènementiel… « Nous continuerons à innover dès le printemps 2024. Avec l’envie d’inscrire Gala dans l’exigence éditoriale du groupe Figaro », conclut Matthias Gurtler.