Alors que l’Union européenne a renouvelé jeudi l’autorisation du glyphosate pour 10 ans, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu est revenu ce vendredi matin sur France Inter sur la position du gouvernement, défendant le choix de s’abstenir lors de ce vote. «Il faut savoir qu’une abstention, ça vaut vote contre», a-t-il lancé, avant d’expliquer que la France – à l’instar de l’Allemagne – avait préféré faire ce choix, faute d’avoir «trouvé une position alternative à la position européenne». Et d’assurer : «Nous ne sommes pas parvenus à trouver suffisamment d’alliés, 17 pays ont voté en faveur de la position de la commission et on a, y compris pour les raisons diplomatiques, voté comme les Allemands (…) pour faire en sorte de continuer à trouver des alliés sur ce sujet».

Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a par ailleurs annoncé que «ce vote n’allait rien changer» pour la France, qui «va continuer d’interdire des usages du glyphosate et à restreindre son utilisation». «Ces dernières années, nous sommes le pays où l’utilisation du glyphosate a le plus baissé, de 27% par rapport à période 2015-2017», a-t-il poursuivi, affirmant avoir «interdit tous les usages du glyphosate pour les particuliers, pour les collectivités locales», et être en train de travailler «avec les professions agricoles pour, peu à peu, usages agricoles après usages agricoles, limiter voire interdire partout où on trouve des alternatives l’utilisation de ce produit».

À lire aussiRenouvellement de l’autorisation du glyphosate: quelles conséquences pour la France?

«La France a interdit tous les usages non agricoles», a insisté Christophe Béchu, listant tous les lieux où l’utilisation du glyphosate était désormais bannie comme le long des voies SNCF, dans les cimetières ou dans le cadre de centres équestres. «Et nous continuons, domaine par domaine, à interdire ce pesticide mauvais pour la santé», a-t-il promis, rappelant que la France n’était «pas en accord avec la position de la commission pour une raison simple» dans la mesure où cela aurait été, selon lui, «une régression environnementale». «La position de la commission qui dit “on autorise tous les usages pendant 10 ans sans limite” est une dinguerie», insiste-t-il.

«Nous sommes opposés à cette position, nous avons pris des mesures responsables d’interdiction dans un grand nombre de cas, et nous allons continuer à baisser les usages comme nous nous y sommes engagés», a-t-il conclu. Avant de confier qu’«à titre personnel», il aurait «préféré» que la position de la France sur le prolongement de l’autorisation du glyphosate en Europe «prenne la forme d’un vote contre plutôt qu’une abstention».