Envoyé spécial à Nice
Son analyse du carton des Bleus : «S’il y a bien un mot que je n’utilise jamais dans le football, c’est certitude. J’ai des convictions profondes oui, sur le talent, les qualités et l’état d’esprit. En face ils étaient à 10 (carton rouge à la 18e minute), mais il faut apprécier chaque moment et chaque victoire. Ce sont des matches tranquilles sur le banc ou l’on prend beaucoup de plaisir. L’application était là, on ne va pas construire sur ce match-là, mais c’est une étape. Il y a des records, des beaux buts. Je ne vais pas chercher des points négatifs, le seul c’est la blessure de Warren Zaïre-Emery.»
14-0, une victoire record : «C’est un plaisir supplémentaire. On ne va pas s’en rassasier. Pour préparer ce match, on devait jouer bien ou très bien. C’est bien d’avoir fait les choses pour que ce soit très bien. Les joueurs m’ont demandé ce qu’était le record à la mi-temps (10-0 contre l’Azerbaïdjan en 1995). Ils l’ont largement dépassé. Il ne faut pas banaliser le résultat, mais on a tout fait pour que ce score soit important. C’est l’ambition qu’il y a dans cette équipe aussi. On est tête de série à l’Euro (tirage le 2 décembre), les exigences sont élevées et c’est bien que les joueurs relèvent ces défis quasiment à chaque fois.»
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Ce que change le statut de tête de série : «Je ne suis pas soulagé, c’est un autre objectif pour éviter de se retrouver comme en 2021 avec Allemagne, Portugal, Hongrie ou on avait laissé des plumes (les Bleus avaient été éliminés en 8e de finale par la Suisse, NDLR). À partir du moment où on était déjà qualifié, il fallait être tête de série par rapport à notre standing et notamment un classement mondial qui pourrait évoluer vu l’équipe devant nous (Argentine). On peut toujours trouver de nouveaux objectifs, une nouvelle motivation. Mais ce n’est pas pour ça qu’on va en Grèce pour se balader. On va savourer et apprécier. Il ne faut pas banaliser même si tout n’est pas parfait.»
Le triplé de Mbappé : «Au-delà de ce qu’il est capable de faire, lober le gardien (sur le 3e but), il faut bien la doser… Il est totalement impliqué sur le terrain mais aussi dans son rôle de capitaine aussi. Cela le responsabilise vis-à-vis du groupe. Il le fait parfaitement bien, secondé par Antoine (Griezmann). Ils discutent en interne, dans le bon sens du collectif. C’est un plus pour lui et surtout pas quelque chose qui lui pèse. Il assume cette fonction.»
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La première et la blessure de Zaïre-Emery : «Il a fait des examens, il a une réaction ou sa cheville a gonflé. Les examens ont écarté une fracture possible. Il faudra attendre un peu (pour le diagnostic). C’est un peu rassurant. Sur les 15 minutes (de jeu), je l’ai senti comme d’habitude. Tant mieux que sa blessure ne soit pas très grave. Je ne veux pas le juger sur 15 minutes, mais il a la tranquillité de faire les choses comme en club. J’espère qu’il pourra récupérer vite en vue du rassemblement de mars. On aura l’occasion de le revoir.»
La relation Coman-Clauss à droite : «Il y a de la complémentarité entre les deux, ils ont fait beaucoup d’enchaînements, même si on a pour habitude d’avoir un côté gauche (Hernandez-Mbappé) très utilisé. Aujourd’hui, le jeu tournait plus à droite. J’ai demandé à Kylian (Mbappé) qu’il se rapproche de l’axe. Ils (Clauss-Coman) ont bien combiné. Kingsley peut centrer et éliminer, Jonathan a aussi une très bonne qualité de centre, même s’il ne faut pas oublier en face la qualité de l’adversaire.»
Turnover attendu en Grèce : «(faussement étonnée) J’avais oublié cette question (sourire). Ce ne sera pas la même équipe, c’est sûr.»
Propos recueillis en conférence de presse