La grève des contrôleurs aériens provoque d’importants retards dans plusieurs aéroports français, voire des fermetures, et a des conséquences par ricochet en Europe, selon des données disponibles lundi matin.

Les aéroports de Tarbes-Lourdes-Pyrénées (Hautes-Pyrénées, sud ouest) et de Pau-Pyrénées (Pyrénées-Atlantiques, sud ouest), ainsi que celui de Saint-Yan (Saône-et-Loire, est) sont privés de services de la circulation aérienne et ne fonctionnent donc pas, selon le tableau de bord en ligne de la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC). Le directeur de l’aéroport de Pau-Pyrénées, Jérôme Le Bris, a confirmé que le mouvement de grève nationale, «suivi par les contrôleurs de la tour de contrôle», avait conduit à «dérouter l’ensemble des vols» jusqu’à 20h00. D’autres installations de plus grande envergure subissent des retards importants au départ ou à l’arrivée, selon la même source. Les départs accusent en moyenne 95 minutes de retard à Toulouse-Blagnac, 77 à Lille-Lesquin, 64 à Marseille-Provence, 54 à Lyon-Saint-Exupéry, 46 à Bordeaux-Mérignac, 34 à Paris-Charles-de-Gaulle et 28 à Paris-Orly.

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Plusieurs syndicats entendent protester contre la récente adoption par le Parlement d’une proposition de loi visant à obliger les contrôleurs aériens à se déclarer individuellement grévistes ou non 48 heures à l’avance. La DGAC avait par conséquent demandé aux compagnies aériennes de renoncer lundi à entre 20% et 25% de leur programme de vols à Orly, Toulouse, Bordeaux et Marseille. Elle avait aussi prévenu que l’activité de centres en route de la navigation aérienne (CRNA), qui gèrent les trajectoires des appareils survolant le territoire, serait affectée, forçant potentiellement des vols à contourner la France. Air France a prévu d’assurer lundi «plus de 7 vols sur 10 de et vers Paris Orly, Toulouse, Marseille, Bordeaux et Nantes», selon un porte-parole. Les vols long-courrier et ceux de et vers Paris-Charles-de-Gaulle ne sont pas affectés. Dimanche, Ryanair, la première compagnie aérienne européenne par nombre de passagers, a réitéré son appel à la Commission européenne pour qu’elle prenne «des mesures urgentes pour protéger les survols et la liberté de mouvement des citoyens de l’UE pendant la grève des contrôleurs aériens français».

Le ministre français délégué aux Transports Clément Beaune a promis d’appliquer «pleinement cette réforme». «Elle organisera mieux le service public, elle est soutenue par le syndicat majoritaire et personne n’avait eu le courage de la faire. La loi sera promulguée dans les prochains jours, elle s’appliquera dans les prochaines semaines après une révision du décret», a-t-il ajouté dans une déclaration transmise lundi à l’AFP.