Aucun enjeu à Athènes ce mardi : la France est déjà qualifiée pour l’Euro 2024 et la Grèce sait qu’elle devra passer par les barrages. 3e du groupe B (4 victoires et 3 défaites), elle ne peut plus rattraper les Pays-Bas. Elle attend désormais avec impatience le tirage au sort des barrages jeudi afin de connaître son adversaire en demi-finale de la voie C, où figurent aussi la Géorgie, le Kazakhstan et le Luxembourg. Les barrages n’auront lieu qu’en mars 2024.

Il y a presque 20 ans, la Grèce était sur le toit de l’Europe à la surprise générale, battant le Portugal en finale de l’Euro 2004 à Lisbonne (1-0). Le début d’une ère prometteuse, avec des campagnes honnêtes à l’Euro 2012 (quart de finale) et au Mondial 2014 (8es de finale). Mais depuis, la Grèce n’a plus joué un seul tournoi majeur. «Il n’y a jamais eu de bonnes infrastructures, et avec la crise économique, de nombreux investissements dans le football ont été coupés», regrettait Giorgos Karagounis pour So Foot en juin dernier.

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Joueur le plus capé de l’histoire de la sélection (139 matches), champion d’Europe en 2004, Karagounis constate que «c’est très difficile de construire, beaucoup plus facile de détruire». En février 2022, la Grèce a nommé sélectionneur l’Uruguayen Gustavo Poyet, ancien entraîneur de Bordeaux (2018). Échouer à sortir des prochains barrages, où son adversaire le plus fort sur le papier sera la Géorgie (76e au classement FIFA), serait un échec cuisant.

Si la Grèce, 51e nation mondiale, est dans la situation sportive qu’on a décrit, c’est aussi parce qu’elle ne dispose pas de noms ronflants. S’il fallait désigner une star, ce serait le latéral gauche remplaçant de Liverpool, Kostas Tsimikas, aperçu contre Toulouse en Ligue Europa Conférence le 9 novembre dernier (victoire du TFC 3-2). Âgé de 27 ans, il a remporté la Coupe d’Angleterre, la Coupe de la Ligue et le Community Shield avec les Reds en 2022.

Pour le reste, on peut penser au capitaine de la sélection, le milieu offensif Anastasios Bakasetas (Basaksehir), au défenseur de West Ham Kostas Mavropanos ou à l’avant-centre Vangelis Pavlidis, pas forcément titulaire avec la Grèce malgré ses 13 buts en 11 matches de championnat néerlandais, à l’AZ Alkmaar.

On les appelle «Piratiko», soit «le bateau pirate». Rarement utilisé, ce surnom de l’équipe de Grèce est né en 2004, après sa victoire lors du match d’ouverture de l’Euro face au Portugal, pays hôte (1-2). Lors de la cérémonie d’ouverture, la réplique d’un grand bateau a été déployée en référence à l’héritage maritime du Portugal.

La victoire surprise de la Grèce a inspiré des journalistes qui ont qualifié les joueurs de pirates, et l’équipe de bateau pirate. Un surnom qui serait tombé dans l’oubli si la Grèce n’avait pas passé le premier tour de l’Euro. Mais elle n’a cessé d’étonner l’Europe jusqu’à retrouver le Portugal en finale, pour une nouvelle victoire contre le cours du jeu.

Vous n’avez pas fini d’entendre parler de l’Euro 2004 dans cet article. L’équipe de France de Thuram, Zidane et Henry, sacrée quatre ans plus tôt, est tombée de haut face à la Grèce d’Angelos Charisteas, unique buteur de la tête en quart de finale (0-1). C’est le seul affrontement entre les deux nations hors matches amicaux et éliminatoires, et la seule défaite des Bleus en 9 matches (7 victoires, un nul).

En juin dernier, la France s’est imposée au terme d’une prestation poussive (1-0) sur un penalty de Kylian Mbappé. Le déplacement à Athènes ce mardi n’a toutefois rien de commun. Les Bleus n’ont plus joué en Grèce depuis le 2 septembre 1972. C’était un match amical au Pirée remporté par la France (1-3) avec des buts d’Henri Michel, Hervé Revelli et Jean-Michel Larqué.