«Ce n’est pas possible que des choses comme ça arrivent», s’est exaspéré Lucas Hernandez. La scène est en effet devenue rare au plus haut niveau du football européen. Mardi, la France a concédé le nul contre la Grèce à Athènes (2-2) lors de son dernier match des éliminatoires de l’Euro 2024. Et les Bleus ont de quoi se sentir floués : un but leur a été refusé à la 89e minute, sur un centre dévié de Kingsley Coman. Le ballon semble avoir franchi la ligne de but avant de ressortir. L’arbitre (Daniel Siebert) n’a pas pu compter sur la goal-line technology pour vérifier si sa décision était la bonne.

La goal-line technology (ou technologie de la ligne de but) est pourtant officiellement en vigueur depuis la Coupe du monde 2014. Ce sont d’ailleurs les Bleus qui l’ont baptisée, avec un but validé à Karim Benzema lors de France-Honduras en phase de groupes (3-0). Mais alors pourquoi était-elle absente d’un match d’une compétition organisée par l’UEFA ?

«Ça coûte trop cher», a lancé, amer, le sélectionneur Didier Deschamps, quand son joueur Antoine Griezmann a pesté contre l’UEFA qui «a beaucoup d’argent mais n’arrive pas à mettre tout au point pour qu’on sache s’il y a but ou non». Selon RMC Sport , c’est en effet dans une volonté de faire des économies que la goal-line technology n’était pas installée. Mais le choix est celui de la fédération grecque, et non de l’UEFA.

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Le dispositif est obligatoire en phase finale de l’Euro, mais il ne l’est pas lors des éliminatoires. C’est à la fédération de l’équipe qui reçoit de s’activer pour que le système soit autorisé. Il lui faut ensuite «l’accord de l’équipe visiteuse et l’approbation de l’UEFA» puis «assumer tous les frais en découlant», comme on peut le lire dans le règlement de l’UEFA. La goal-line technology nécessite l’installation de plusieurs petites caméras, dans le stade et autour des cages. Elles envoient un signal à un ordinateur central qui fait vibrer la montre connectée de l’arbitre dès que le ballon a franchi la ligne.

Fait surprenant : la VAR (assistance vidéo à l’arbitrage) était, elle, opérationnelle à Athènes. L’arbitre, M. Siebert, a écouté son assistant vidéo dans l’oreillette avant de confirmer la non-validation du but. Sur les images disponibles, aucun angle n’a été jugé assez convaincant pour certifier le troisième but français.

Il n’y a pourtant aucun obstacle technique à l’Opap Arena, stade de l’AEK Athènes qui dispute la Ligue Europa où la goal-line technology est obligatoire à chaque match. Ce choix de la fédération grecque a peut-être privé la France d’une victoire et donc de la première place au classement FIFA. Fort heureusement, il n’y avait pas de qualification en jeu.