«J’ai partout défendu l’idée que le Val d’Oise ne pouvait être plus longtemps le grand oublié de ce réseau de transport moderne», lance Marie-Christine Cavecchi, la présidente du département du Val d’Oise ce mercredi, lors de la présentation de la future ligne 19, du Grand Paris Express. Celle-ci reliera Nanterre et La Défense à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, en passant les villes d’Argenteuil, Sarcelles ou encore Gonesse, à l’horizon 2040. «La région a inscrit le projet au schéma de développement régional et environnemental (…) C’était vraiment important pour moi que Valérie Pécresse vienne officiellement l’annoncer aujourd’hui», se réjouit ce mercredi Marie-Christine Cavecchi, la présidente du Val d’Oise. L’élue explique en outre que la Région a consenti à contribuer au financement des 6,5 millions d’euros que coûteront les «études complémentaires».
Estimée in fine «entre 5 et 6 milliards d’euros», cette ligne 19 pourrait être pleinement intégrée au projet de supermétro du Grand Paris Express – après la modification législative nécessaire – et surtout permettre «des gains de temps importants» pour notamment relier Nanterre à l’aéroport de Roissy «en moins de 35 minutes sans changement». En outre, elle serait – comme le souligne le département une «desserte efficace du nord-ouest parisien» ainsi qu’une «liaison directe pour les Valdoisiens à des pôles d’emplois majeurs de la région». «Relier Nanterre au Triangle de Gonesse en irriguant tout l’est valdoisien, c’est permettre un accès plus rapide aux deux pôles d’emplois majeurs que sont La Défense et Roissy», s’est félicitée la présidente du Val d’Oise ce mercredi, précisant qu’il s’agira de desservir pas moins de «650.000 Valdoisiens et près de 450.000 emplois».
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Mais en attendant, le chemin pour y arriver reste long. Si le projet a été officiellement présenté ce mercredi, il n’en demeure pas moins qu’il débutera vraiment dans quelques mois avec une étude de faisabilité. Celle-ci permettra de définir si le projet est bien «plausible» et s’il pourra, un jour, intégré le projet du Grand Paris Express. «Il faut environ 15 ans pour aller au bout d’un projet comme celui-là, soutenu par l’ensemble des maires du Val d’Oise même s’ils n’en connaissent pas encore les détours précis», reconnaît Marie-Christine Cavecchi. Mais pour elle, aucun doute sur le fait que l’Etat mûrisse le sujet et comprenne la nécessité que représente celui-ci pour les Valdoisiens, «citoyens comme les autres». Et ce, dans un contexte où le Val d’Oise est le département le plus jeune de France métropolitaine, et dont la démographie ne cesse de croître.
«La ligne 19 est la meilleure réponse que nous pouvons leur apporter : une réponse concrète, une marque de reconnaissance, le raccordement du wagon Valdoisien au train régional», a-t-elle ainsi fait savoir. Certains, pour autant, semblent plus dubitatifs sur l’intérêt de cette nouvelle ligne. Pour l’association d’usagers Plus de trains, il s’agit d’un «projet pharaonique estimé à près de 7 milliards d’euros et qui mettrait sans doute 20 ans à se faire». «Pour Argenteuil et d’autres villes mal reliées aux autres banlieues, l’ambition est belle, mais il y a un fort risque que ce projet sur papier, peut-être surdimensionné par endroits, mette sur une voie de garage des projets clés», estime son président Arnaud Bertrand, citant notamment d’autres projets «plus raisonnables et déjà prêts», tels que «le prolongement du tram T11».