À un mois des fêtes de Noël, la menace d’une grève sur le réseau ferré français lors des grands départs n’est pas encore écartée. Certes, les syndicats considérés comme réformistes, CFDT-Cheminots et Unsa-Ferroviaire, ont signé l’accord salarial proposé par la direction de la SNCF dans le délai imparti – avant mercredi soir. Mais les deux autres syndicats, habitués aux rapports de force et coutumiers des menaces de grève, n’ont pas posé leur paraphe sous les propositions de l’employeur. CGT-Cheminots et SUD-Rail représentent pourtant la majorité des salariés de l’entreprise publique (57,33% des suffrages aux dernières élections professionnelles de novembre 2022), rendant l’accord caduc.
Une intersyndicale se tiendra mardi 28 novembre. SUD-Rail, qui a proféré dès le 14 novembre des menaces de grève visant Noël, compte proposer à la CGT-Cheminots de déposer un préavis commun. «Notre mot d’ordre n’a pas changé : une journée de grève lors des grands départs», confie au Figaro Fabien Villedieu, délégué syndical SUD-Rail. La CGT-Cheminots n’a pas répondu dans l’immédiat à nos sollicitations. Il reste quoi qu’il en soit trop tôt pour préjuger de l’issue des débats entre les deux organisations non-signataires. Le représentant de SUD-Rail rappelle toutefois que son syndicat est «archi-majoritaire chez les agents de conduite», qui constituent le nerf de la guerre dans un mouvement social comme celui-là.
Dans l’hypothèse où un préavis de grève serait déposé mardi prochain, hypothéquant une partie des déplacements ferroviaires pour les fêtes, il restera à observer la position de la direction. L’année dernière, comme beaucoup d’autres années avant elle, des trains avaient été supprimés à Noël et au Nouvel-An en raison d’un mouvement social porté par les mêmes SUD-Rail et CGT-Cheminots.
Les deux organisations n’ont pas accédé aux propositions de la direction qu’elles jugent «irraisonnables». «Ce qui est proposé, c’est une augmentation de salaire en dessous de l’inflation ( 4% en octobre, NDLR)», s’indigne Fabien Villedieu. La SNCF propose une augmentation de salaires qu’elle évalue à 4,6% en moyenne sur l’année 2024. En plus d’1,8% d’augmentation générale, le groupe ferroviaire versera une prime de partage de la valeur de 400 euros aux près de 140.000 cheminots. La direction s’est engagée en outre à augmenter les bas salaires afin qu’aucun ne tombe sous le niveau d’1,1 fois le SMIC.