Et de 10. Depuis leur succès 132-121 à Phoenix le 2 novembre dernier, les Spurs ont subi dix défaites de rang. La dernière en date mercredi, au Frost Bank Center, contre les Clippers (102-109) de Kawhi Leonard (26 pts) et Paul George (24 pts). Lundi, ces mêmes Clippers s’étaient baladés à San Antonio (99-124) et Victor Wembanyama n’avait guère brillé. Changement de décor cette fois, même si le résultat est identique. «C’était un match plus solide de notre part. On est sur la bonne voie, on voit beaucoup de potentiel. On retient beaucoup de positif de ce match… au-delà de la frustration de la défaite», a indiqué Wembanyama face à la presse, ne manquant pas de relever que le club de L.A. «est un prétendant au titre. On a presque fait du bon travail». Assez pour revenir à -4 en fin de première période et à -5 dans le «money-time», après avoir vu les visiteurs mener de 18 points en seconde période.
«On n’a pas été adroit dans le premier quart-temps mais on n’a pris que 26 points. On met 92-87 sur les trois suivants. Ce n’est évidemment pas une victoire, mais notre compétitivité a été exceptionnelle et notre exécution va en s’améliorant, pour une équipe qui se découvre. J’étais fier d’eux. Ils ont fait du bon boulot», analyse Gregg Popovich, qu’on a vu agacé au point de prendre le micro pour demander aux fans des Spurs d’arrêter de siffler Kawhi Leonard. Insolite. «Ça n’a aucune classe, ce n’est pas qui nous sommes», a-t-il lancé au public… qui a sifflé encore plus. Rappelons que Leonard, drafté par San Antonio, devait prendre la suite du «Big Three». Il a néanmoins fait le choix de quitter le Texas, ce qui lui vaut l’inimitié des supporters. «Ils me siffleront probablement pendant le reste de ma carrière si je ne porte pas un maillot des Spurs», a soufflé l’intéressé. «Ma réaction ? Aucune en fait, c’était pendant le match… Évidemment, c’est un moment intéressant (à commenter), mais au final ce n’est pas si important que ça», a indiqué «Wemby».
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Toujours est-il que l’intérieur français de 19 ans, qui faisait ses grands débuts en NBA il y a un mois, a rendu une copie très propre à titre individuel : 22 points à 7/13, dont 1/2 à longue distance, avec un joli 7/7 aux lancers. Il a en outre capté 15 rebonds (record personnel en NBA), avec 3 passes décisives, 1 interception et 3 contres en 33 minutes de temps de jeu, avec seulement 2 pertes de balle. Évidemment, il a gratifié le public de quelques gestes d’exception, comme à l’accoutumée. Notamment plusieurs dunks dont il a le secret, sur des lobs ou en partant de la ligne des lancers par exemple.
Wembanyama a aussi beaucoup plus été trouvé à l’intérieur que sur certains matches. «Il doit se débrouiller», a commenté «Pop» au sujet des moments où son prodige doit se montrer agressif. C’est le credo du coach de 74 ans, qui laisse le Français faire son expérience dans ce début de saison, en lui donnant le moins de consignes que possible sur le plan offensif. «On va revoir les vidéos et continuer de faire ce qui marche», assure «Wemby», questionné sur cette propension à provoquer des fautes mercredi. L’ancien de Nanterre, l’Asvel et Boulogne-Levallois n’avait toutefois pas converti le moindre panier dans le premier quart-temps, remporté 26-14 par les Clippers. «C’est juste comme ça. Je n’avais pas de panier mais je n’ai pas refusé de tir ouvert non plus. J’ai fait les bons choix et on a fait un bon premier quart. Il y a sûrement des choses à corriger, mais c’était globalement bon», relève-t-il.
Même si tout est loin d’être parfait, le numéro 1 de la Draft 2023 tourne à 18,8 points, 9,5 rebonds et 2,6 contres de moyenne (15 matches). À titre individuel, le compte y est… même s’il peut faire mieux en termes d’adresse (43% aux tirs, dont 27,5 à 3 pts), de pertes de balle (3,5/match) et de prise de décision. Collectivement, il y a du boulot dans tous les secteurs, c’est une évidence. Et tout sauf une surprise. «Ils mettent en place une certaine forme… pas de hiérarchie, mais ils sont davantage ensemble, ne se laissant pas les uns et les autres sur une île. Que ce soit une bonne ou une mauvaise série, ils restent ensemble, continuent à parler de ce qu’on a à faire offensivement, défensivement», indique Popovich, qui se plaît à voir le verre à moitié plein.
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Ces derniers jours, les joueurs ont parlé. «La communication au sein de l’équipe, c’est forcément bon. On a de la chance parce qu’on a une bonne connexion entre nous. Il n’y a jamais de mauvaises intentions. On a le bon état d’esprit», jure Wembanyama. Et de poursuivre : «Au sein de l’équipe, on est presque tous de jeunes joueurs en plein apprentissage, nouveau rôle, nouvelle vie, nouveau boulot…» Face aux Clippers et leurs quatre futurs membres du Hall of Fame, le contraste est forcément saisissant. «C’est une équipe très expérimentée. On ne peut pas les piéger, ils ne font que très peu d’erreurs. Ils ne mordent pas aux feintes ou aux tactiques basiques. C’est un bon challenge mais on a bien répondu la plupart du temps. Bientôt, ça ira mieux», promet-il, alors que «ses» Spurs vont jouer cinq de leurs prochains matches loin de leurs bases (Golden State, Denver, Atlanta, New Orleans, Houston).
Bonne nouvelle ? Devin Vassell a fait son retour après trois matches d’absence et Jeremy Sochan progresse dans son nouveau rôle de leader. Ils ont respectivement marqué 18 et 19 points mercredi. «Pop nous a parlés d’état d’esprit à la mi-temps. On a des leaders, Jeremy en fait partie, explicite Wembanyama. C’est bon. Il apprend un nouveau rôle mais on est là pour l’aider et il nous rassure. Je suis heureux qu’on ait une base si solide mentalement», poursuit-il, lui qui s’exprime après chaque match depuis le début de saison, à l’exception de lundi. En tout cas, l’international français (24 ans) se veut positif et surtout pas assommé par l’accumulation des défaites. Un nouveau contexte pour lui. Formateur ? «Je n’ai pas encore le recul pour tirer des conclusions parce que c’est tout ce que je connais de la NBA. Mais pour l’instant ça va, on garde la tête fraîche», assure-t-il. À suivre ? Vendredi, à San Francisco, sur le parquet des Warriors de Golden State.
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