Il n’est plus question de délestages ni de coupures, du moins pas du fait de manque de production d’électricité. Interrogé sur France Info, ce mercredi matin, Xavier Piechaczyk, le président de RTE s’est montré optimiste. «L’essentiel des risques est derrière nous» a-t-il affirmé.
Les Français et les entreprises ont baissé leur consommation électrique de 8,5% depuis le début de l’hiver et de 7,5% cette dernière semaine. «Une bonne et une mauvaise nouvelle» pour le patron de RTE. Une bonne nouvelle, parce que la sobriété a porté ses fruits et une mauvaise parce qu’elle reflète une baisse de la production industrielle.
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Au début de l’hiver, les réacteurs nucléaires étaient peu disponibles, 30 sur 56 étaient à l’arrêt. Aujourd’hui seuls 13 sont encore arrêtés et d’ici la fin du mois 4 réacteurs supplémentaires seront redémarrés. À cela se sont ajoutées les bonnes performances des énergies renouvelables : hydroélectricité et éolien.
Il reste néanmoins des risques pour la deuxième quinzaine de février. En effet, à cette période, EDF reprendra son programme de maintenance de réacteurs nucléaires. De nouveaux seront donc mis à l’arrêt, à une période où les températures peuvent potentielle être très basses. Une vague de froid forte ferait donc peser un nouveau risque sur le réseau électrique français. Pour autant, pas question de reporter ces opérations de maintenance. «Il faut préparer l’hiver 2023/2024» a expliqué Xavier Piechaczyk, précisant qu’EDF « a fait ses meilleurs efforts». Une façon de couper court aux polémiques sur la façon dont l’énergéticien a géré son parc nucléaire.
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Pour autant, les prix pour les consommateurs ne devraient pas évoluer, du fait du bouclier tarifaire qui les a protégés de la hausse. Pourtant, «le marché se tasse», avec un prix spot passé de 1000 euros au plus fort de l’hiver à 100 euros environ. Un «retour au rationnel» selon Xavier Piechaczyk, qui appelle à «une refonte du marché européen, pour déconnecter les prix de l’électricité de ceux du gaz».
Il reste aussi le risque de coupures ciblées brandi par la CGT dans le cadre de la mobilisation contre la réforme du régime des retraites. «Ce n’est pas de bonne guerre, c’est illégal», affirme Xavier Piechaczyk, qui c’est dit contre ses actions «à titre personnel».