Après les bouchers fin novembre, au tour des boulangers de manifester à Paris ce lundi 23 janvier pour réclamer des aides face à la flambée des prix de l’énergie. Un appel à la mobilisation lancé par un collectif baptisé «Collectif pour la survie des boulangeries et de l’artisanat», créé en mai 2022 par le médiatique boulanger niçois Frédéric Roy avec trois confrères. «L’augmentation programmée du coût de l’énergie va nous tuer. Notre avenir est en jeu», peut-on lire sur le site web du collectif, dont le mot d’ordre est «Bouclier tarifaire pour tous».
À l’heure actuelle en effet, le bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie est ouvert uniquement aux TPE de moins de 10 salariés, avec un chiffre d’affaires annuel inférieur à deux millions d’euros et dont le compteur électrique est d’une puissance inférieure à 36 kVA. Le collectif, qui vit à travers une page Facebook, estime insuffisants les dispositifs d’aide déjà mis en place par l’exécutif, notamment le bouclier tarifaire donc, mais aussi «l’amortisseur électricité», le guichet d’aide au paiement des factures de gaz et d’électricité, le report du paiement des impôts et cotisations sociales ou encore la résiliation sans frais des contrats d’énergie les plus exorbitants.
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«Malgré l’amortisseur et les autres aides du gouvernement, cela ne nous empêchera pas d’avoir des factures multipliées par 2, 3, 4 voire 5, ce qui va mettre en danger beaucoup de nos entreprises, voire certaines fermeront. On a déjà vu fermer certaines entreprises et ça on ne peut l’accepter», a déclaré Frédéric Roy dans une vidéo publiée sur Facebook la semaine dernière. Sur BFMTV fin décembre, le boulanger niçois avait également souligné que ces hausses s’ajoutaient aux «augmentations du coût des matières premières».
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Il a par ailleurs assuré sur l’antenne de la chaîne d’informations attendre «du monde» à cette manifestation, à laquelle sont conviés tous les professionnels de l’artisanat et de la restauration. Elle doit démarrer à 14h de la place de la Nation, à Paris, et son parcours la fera terminer dans le parc de Bercy, devant le ministère de l’Économie. En parallèle de la mobilisation parisienne, quelques autres manifestations locales en région sont organisées lundi, notamment à Saint-Omer (Pas-de-Calais) et Périgueux (Dordogne).
Si cette manifestation est soutenue notamment par Jean Lassalle, ex-député et ancien candidat à la présidentielle, qui sera présent dans le cortège à Paris, cette mobilisation ne fait pas l’unanimité au sein des boulangers. Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française (CNBPF), n’appelle par exemple pas à manifester lundi. «Ma position, c’est qu’on est en négociation. (…) Ces collectifs demandent le bouclier tarifaire. Ce n’est pas possible, comme me l’ont expliqué Olivia Grégoire et Bruno Le Maire. Or, on manifeste quand on n’est pas écouté. Et aujourd’hui tout le monde est mobilisé», estime-t-il dans un entretien à Ouest-France.
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